Une statue de la Mulatresse Solitude incendiée à Bagneux

La mulâtresse Solitude, monument aux esclaves résistants, une oeuvre composée de bois d’Afrique et de métal du sculpteur Nicolas Alquin.
Solitude, le monument de la municipalité de Bagneux dans la banlieue sud de Paris dédié à la mulâtresse et aux esclaves entrés en résistance à l'époque coloniale, a été incendié dans la nuit du 29 au 30 juin 2023. Le mémorial, une création de l'artiste Nicolas Alquin, a été livré aux flammes et partiellement détruit au cours des émeutes provoquées suite à la mort du jeune Nahel tué à Nanterre par un policier.

Si l'élément central, en fonte de fer, de la statue a survécu, les deux autres grands totems qui la composaient, faits d'iroko, une essence tropicale d'Afrique, sont irrécupérables.

Statue : Solitude, monument aux esclaves resistants

Une destruction qui affecte particulièrement le sculpteur de cette œuvre, Nicolas Alquin, qui pense à ce qu'elle pouvait représenter pour les enfants de la commune. Chaque année, musiciens, élus et élèves de la ville se réunissaient, en effet, autour de l'œuvre pour commémorer l'abolition de l'esclavage.
D'ailleurs, la mairie de Bagneux a déposé plainte suite à la dégradation de l'œuvre, en déplorant les "actes inacceptables suite aux dégradations sur l'espace public", sans mentionner explicitement le sort de Solitude.

À la question d'une éventuelle rénovation du monument, l'artiste entretient le flou en évoquant le budget de la mairie de Bagneux.

La Mulatresse Solitude, aussi connue sous le nom de Rosalie, est l'une des figures de la révolte guadeloupéenne suite à l'appel de Louis Delgrès pour la liberté.

Le monument de Bagneux étant partiellement détruit, il ne reste plus que deux édifices en hommage à cette combattante : un dans le XVIIe arrondissement de Paris et l'autre aux Abymes.