La Franco-Libanaise Vera El-Khoury Lacoeuilhe a été élue, ce vendredi 24 novembre 2023, au conseil exécutif de l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), sous l'étiquette de la petite île caribéenne de Sainte-Lucie, représentée au sein de l'organisation onusienne par un milliardaire nigériano-libanais plusieurs fois inquiété par la justice.
Madame El-Khoury Lacoeuilhe a obtenu 36 voix, contre 20 pour la Brésilienne Paula Alves de Souza, sur un total de 58 membres votant du conseil exécutif ; deux se sont abstenus.
Cette importante instance, qu'elle préside désormais, proposera l'an prochain aux Etats-membres le successeur de l'actuelle directrice générale de l'Unesco, la Française Audrey Azoulay, dont le poste sera vacant fin 2025.
"Je suis extrêmement touchée par cet honneur et cette reconnaissance", a commenté la candidate retenue, chaleureusement applaudie par le conseil exécutif.
Après des semaines de campagne houleuse, "nous tournons une page, une page d'unité, de solidarité, de coopération entre nous tous", a poursuivi la candidate de Sainte-Lucie, qui avait postulé en 2017, sans succès, au poste de directrice générale, au nom du Liban.
Son élection met un terme à plusieurs semaines de psychodrame, au sein de l'Organisation.
Refusant la candidature de Vera El-Khoury Lacoeuilhe, de nombreuses chancelleries avaient soutenu celle de l'ancienne ministre argentine de la Justice, Marcela Losardo.
Mais elle avait été retirée, en dernière minute, mercredi, après l'élection du très controversé Javier Milei, à la présidence argentine, une candidate brésilienne rentrant alors en lice.
Plusieurs diplomates s'étaient indignés, auprès de l'Agence France Presse (AFP), de la candidature de Sainte-Lucie, du fait de l'identité de son délégué permanent à l'Unesco, Gilbert Chagoury, un milliardaire nigériano-libanais controversé.
Si une plaque au musée du Louvre atteste de ses activités de mécénat, ce philanthrope, proche de l'ex-dictateur nigérian Sani Abacha, a été condamné en 2000, à Genève, à une amende d'un million de francs suisses, dans une affaire de blanchiment.
La justice suisse a pris acte de "son engagement à restituer à la République fédérale (nigériane) le montant de 66 millions de dollars" (60,4M€), selon un jugement disponible en ligne.
Il a également payé 1,8 million de dollars (1,6M€), à la justice américaine, en 2021, pour clore une enquête sur le financement illégal de campagnes électorales.
Gilbert Chagoury a fait fortune dans le pétrole, selon deux sources sécuritaires, quand l'Unesco lutte contre le réchauffement climatique.