Le comité de suivi du protocole sur l’avenir de la sucrerie de Marie-Galante s’est réuni ce lundi, en pleins barrages. Les travaux de réparation de la chaudière vont bien démarrer en juin et la solution d’un transfert des cannes vers Gardel pour 2021 a été actée.
Tous les barrages ont été levés lundi après-midi, à Marie-Galante, après la double mobilisation de ce 31 mai : celle du collectif « Moun Marigalant », d’une part, qui avait bloqué dès 6h le port de Folle-Anse, pour empêcher le nouveau test de chargement de cannes prévu le matin ; et celle des opérateurs de récolte, qui ont riposté en bloquant, avec leurs tracteurs et remorques remplies de cannes, tous les accès à Grand-Bourg. Ces actions n’ont pas eu lieu par hasard, puisque ce lundi se réunissait pour la première fois, comme prévu, le comité de suivi du protocole d’engagement signé le 15 mai, sur « la remise en état de fonctionnement, de réparation et de modernisation » de l’usine de Grande Anse. La réunion s’est déroulée à la fois par visioconférence et en présentiel, avec le déplacement sur l’île du député Olivier Serva et du sous-préfet de Pointe-à-Pitre Bruno André, tous deux ayant dû jouer à nouveau les négociateurs entre les différents acteurs mobilisés.
Dans l’attente d’un calendrier des travaux
Le comité de suivi doit s’assurer de l’application effective des résolutions du protocole et cette première réunion portait en particulier sur les travaux de réparation de la chaudière détruite lors de l’incident du 14 avril. Ils devraient démarrer le 18 juin, après la visite des experts des assurances, prévue le 16. Mais la Sucrerie Rhumerie de Marie-Galante s’était engagée à présenter le 19 mai au CSE de l’entreprise (comité socio-économique) le plan de financement et le calendrier détaillé de ce chantier, censé permettre une remise en route de l’usine en février 2022. Ces documents, réclamés par le collectif « Moun Marigalant », signataire du protocole, devraient être fournis dans les prochains jours. La SRMG est dans l’attente d’un dernier devis sur trois sollicités ; des devis indispensables pour pouvoir déposer une demande de subvention européenne au titre de FEADER. Et selon les nouvelles estimations des coûts, le montant prévisionnel des travaux ne serait plus d’1,8 million d’euros, mais atteindrait plutôt 3 à 3,4 M€.
Reprise des transbordements
S’agissant de la campagne sucrière 2021, les acteurs ont pris acte du fait que la solution d’un broyage à Grande-Anse, par l’installation de générateurs électriques, ne pouvait être réalisée à court terme. D’ailleurs, les techniciens qui devaient venir de l’île Maurice ne sont pas en mesure de faire le déplacement actuellement. C’est donc bien à Gardel que seront traitées les cannes cette année. Mais il va falloir augmenter la cadence des chargements, car les quatre essais réalisés depuis le 21 mai n’ont pas encore permis d’atteindre les mille tonnes que doit transporter la barge chaque jour. Les opérateurs se retrouvent souvent avec plus de cannes pesées à l’usine que le volume effectivement chargé avant l’heure de départ de Folle Anse : 16h au plus tard, timing imposé pour permettre une réception pas trop tardive à Gardel et un retour de la barge à Marie-Galante dès 6h le lendemain.
Les opérations de convoyage, toujours en phase de rodage, ont donc repris ce mardi matin, avec un objectif de plus de mille tonnes pour la journée. Mais toute la récolte marie-galantaise (environ 60 000 tonnes encore debout) pourra-t-elle être transférée à la sucrerie du Moule avant la fin de la campagne de Gardel, vers la mi-juillet ? Certains demandent déjà des solutions pour indemniser les planteurs si des cannes restent sur pied…
Le Comité de suivi a prévu de se réunir à nouveau vers le 20 juin. Le collectif « Moun Marigalant », lui, promet de nouveaux barrages si la réparation de la chaudière ne démarre pas effectivement le 18…