Venezuela : énième arrestation d’une journaliste

Arrestation de Carmela Longo, journaliste depuis 20 ans du journal Ultimas Noticias, licenciée le 20 août dernier - Caracas (Venezuela) - 25/08/2024.
Au Venezuela, le pouvoir ne tolère aucune critique. Dimanche une journaliste a été arrêtée ; c’est la 7ème salariée d’un média à être inquiétée par les autorités. Des dizaines d’autres ont été licenciés. L’opposition et la communauté internationale mettent en doute les résultats proclamés de l’élection du 28 juillet dernier, donnant la victoire à Nicolas Maduro, pour un troisième mandat. Sur place, les manifestations de protestation sont violemment réprimées.

Une journaliste a été arrêtée dimanche (25 août 2024) à Caracas, près d’un mois après la réélection contestée de Nicolas Maduro pour un troisième mandat, a annoncé le syndicat de la presse. Les autorités n'ont, quant à elle, pas fait de commentaire dans l'immédiat.
Le Syndicat national des travailleurs de la presse (SNTP), qui avait déjà fait état d'une perquisition à son domicile, a dénoncé, sur le réseau social X, le fait que "des agents de la police nationale ont emmené la journaliste" Carmela Longo "et son fils". Le SNTP, qui affirme que les agents ont saisi du "matériel informatique", a aussi diffusé une vidéo dans laquelle on voit Carmela Longo et son fils entrer dans une voiture de police.
Un post repris par de nombreux internautes depuis.

Aucun autre détail de l'affaire n'est connu.

Carmela Longo a annoncé, mardi dernier (20 août 2024), qu'elle avait été licenciée du journal pro-pouvoir Ultimas Noticias, où elle travaillait depuis près de vingt ans. Le journal avait été critique à l'égard du pouvoir, jusqu'à sa vente en 2013 par ses propriétaires.

L’arrestation de cette journaliste, spécialisée dans le divertissement, est la septième arrestation d'un journaliste ou éditeur signalée par le syndicat depuis les élections du 28 juillet dernier.
Le SNTP dénonce par ailleurs, depuis l'élection, le licenciement de dizaines de travailleurs des médias publics, pour des interactions sur les réseaux sociaux en faveur de l'opposition.

Le président Maduro et les autorités accusent l'opposition d'utiliser les réseaux pour lancer des "campagnes de haine". La plateforme X, qui avait été initialement suspendue pour dix jours le 8 août, est toujours bloquée.

La Cour suprême, que la plupart des observateurs considèrent comme inféodée au pouvoir, a validé l'élection de président sortant, âgé de 61 ans, pour un troisième mandat.
L'annonce de la réélection du président socialiste a provoqué des manifestations spontanées, brutalement réprimées. Elles ont fait 27 morts, 192 blessés, tandis que 2.400 ont été arrêtées, de source officielle.
Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur avec 52% des voix, par le Conseil national électoral (CNE), qui n'a cependant pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote.
Selon l'opposition, qui a rendu publics les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs, son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin, avec plus de 60% des voix.
Une partie de la communauté internationale, dont les Etats-Unis et une dizaine de pays d'Amérique latine, a rejeté vendredi la décision de la Cour ; Washington parle de "manque total de crédibilité".