Les élus s'inquiètent
Pour l'heure, se sont surtout les élus PS de Guadeloupe qui se sont manifestés, via les réseaux sociaux et dans le cadre de leurs fonctions.
Interpellé par ces élus qui suspectent un démantèlement de cette structure, orchestré par l'ARS et la direction de l'EFS Guadeloupe-Guyane, le Gouvernement a réaffirmé son importance en répondant, ce jeudi 12 novembre, à Victoire Jasmin, dans le cadre des questions au Gouvernement, au Sénat :
La sénatrice a en effet interpellé, hier, le Gouvernement, sur les actuels dysfonctionnements de l'EFS :
Et, donc, le Gouvernement, par la voix d'Adrien Taquet, secrétaire d'État en charge de l'enfance et des familles, auprès du ministre des solidarités et de la santé, s'est engagé à maintenir l'EFS Guadeloupe-Guyane :.@SenatriceJasmin (@senateursPS) interpelle le #Gouvernement sur les dysfonctionnements de l’@EFS_dondesang en #Guadeloupe : “Je vous demande de prendre toutes les mesures pour que cet établissement puisse fonctionner !”#QAG #DirectSénat pic.twitter.com/3S9nKmVW8r
— Sénat Direct (@Senat_Direct) November 12, 2020
.@AdrienTaquet répond à @SenatriceJasmin : “le bon exercice par l’EFS de ses missions est une priorité. Le départ de 3 biologistes médicaux a suscité des inquiétudes : l’établissement de Guadeloupe sera bien maintenu, en attendant le recrutement de nouveaux biologistes.” pic.twitter.com/OVj2VgjoLv
— Sénat Direct (@Senat_Direct) November 12, 2020
Pourtant les signes étaient trompeurs, quant au dessein des autorités locales, ce qui avait également fait réagir le sénateur Victorin Lurel :
L’@ars_guadeloupe pose un Pb: après les coups portés au CGOSH, au CHU absent du comité COVID, au GIP RASPEG, au Cyclotron, au CHGR, aux TPMR, elle s’en prend à L’EFS. Aucun respect pr la pop, les patients ,les élu(e)s, les agents et les soignants. Ça fait bcp. Anmwé!
— Victorin LUREL (@VictorinLurel) November 7, 2020
Entre-temps, l'Agence régionale de santé (ARS) Guadeloupe a formellement réfuté avoir la moindre implication dans cette affaire, n'ayant "aucune autorité sur l’établissement français du sang".
C'est à lire ici :
Déjà en 2017, Victoire Jasmin avait interpellé la Ministre de la santé de l'époque, Agnès Buzyn, au sujet de ce qu'elle qualifiait de "scandaleux projet d'externalisation du labo de l'EFS Guadeloupe-Guyane".
Sans biologistes, pas d'analyses possible...
Mais pourquoi tant de craintes ?Trois biologistes, chargés d’effectuer les analyses réglementaires et obligatoires des dons de sang, ont décidé de quitter l’Etablissement français du sang (EFS) qui siège sur le boulevard de l'Hôpital, à Pointe-à-Pitre. Ils ont, tour à tour, présenté leur démission, il y a quelques jours.
Seulement voilà : ce site est chargé de répondre aux besoins, de la Guadeloupe, mais aussi de la Guyane, en matière de produits sanguins.
Comment, en l'absence de ces professionnels clés, va-t-il pouvoir remplir sa mission d'utilité publique ?
Via une organisation temporaire, répond la direction. Elle a été mise en place pour palier à ce déficit, en termes de ressources humaines. Des biologistes habilités devraient assurer l’intérim.
Pour autant, en ces temps troublés, le transfert d’échantillons, vers la France hexagonale, pour analyse, n’est pas à exclure.
Les explications du Docteur Françoise Maire, la directrice de l’EFS Guadeloupe-Guyane, interrogée par Pascal Pétrine :
Dr Françoise Maire - départ des biologistes
L'UTS-UGTG dénonce un manque de transparence
Mis devant le fait accompli, les salariés de l'EFS Guadeloupe-Guyane affiliés à l'Union des travailleurs de la santé (UTS) de l'UGTG ont observé un mouvement de grève, le 5 novembre 2020.Le syndicat dénonce :
Depuis l'arrivée d'une directrice, en 2013, les médecins et les biologistes sont sans cesse harcelés et poussés à la démission.
Aujourd'hui encore, ce sont des biologistes qui démissionnent en bloc. Ce turn-over incessant fragilise le fonctionnement de l'établissement. Cette situation récurrente semble être organisée sciemment pour détruire le Laboratoire de Qualification Biologique des dons, induire la mort de l'EFS Guadeloupe-Guyane et à termes le licenciement des personnels.
L'UTS-UGTG s'oppose à la réduction des moyens de l'Etablissement et à l'externalisation du plateau de Qualification biologique des dons (QBD). La Guadeloupe, est-il rappelé, est située à 7000 kilomètres de l'Hexagone et est confrontée aux risques sismiques, volcaniques et cycloniques, notamment ; à ce titre, elle doit être dotée des moyens nécessaires, pour une prise en charge rapide de sa population, en cas de crise. C'est un droit dû aux Guadeloupéens, au nom de la continuité territoriale, selon le syndicat.
Parmi les revendications des salariés qui étaient mobilisés, la semaine dernière, il y a donc le recrutement immédiat et pérenne de biologistes pour les laboratoires, le maintien des activités existantes au sein de l'EFS local et de l'Etablissement de plein exercice, ou encore l'instauration d'une politique de communication adaptée entre personnels et direction.
A consulter, ici, l'intégralité de la déclaration de l'UTS-UGTG :
Grève du 5 novembre à l'EFS : déclaration de l'UTS-UGTG