Vie chère : malgré la flambée des prix, des consommateurs attachés aux marchés et produits locaux

Vie chère : le choix de la production locale ©Lydia Quérin, Christian Danquin - Guadeloupe La 1ère
Face à la vie chère et l’inflation, nombreux sont les ménages à ne plus pouvoir consommer à leur guise. Certains ménages rognent sur le budget de l’un des premiers postes de dépense : l’alimentation. Pourtant, malgré la flambée des prix, les ménages plébiscitent le marché et les produits locaux.

Face à la flambée des prix et à l’inflation galopante, de nombreux ménages peinent à maintenir leur niveau de consommation. L’un des premiers postes de dépense touchés par cette situation est celui de l’alimentation. Pourtant, malgré ces difficultés, une partie significative des consommateurs continue de privilégier les marchés et les produits locaux, en quête de qualité et de lien avec les producteurs.

Le samedi matin, jour de marché incontournable, voit les clients sillonner les étals, comparant soigneusement les prix, souvent à la recherche de la bonne affaire. Les négociations deviennent monnaie courante. "Cela devient cher pour certains produits, cela dépend de la saison aussi. Si les avocats sont à 2 euros, je pense que c'est la saison, il y en a beaucoup", explique JR, un client régulier des marchés de Pointe-à-Pitre. 

D’autres, comme Viviane, ne se laissent pas décourager par la hausse. "Je ne vais pas dire que c'est cher, ni que cela ne l'est pas. C'est le fruit du travail. On paie et on essaie de choisir de bons produits", souligne-t-elle, rappelant que derrière les étiquettes se cache le labeur des producteurs locaux.

Cependant, les chiffres confirment une augmentation marquée des prix alimentaires. Selon l'Insee, en juillet 2024, les prix des légumes frais ont grimpé de 6,9 % par rapport à l'année précédente.
Cette hausse se ressent directement sur les marchés, où marchands et clients en subissent les conséquences. "Tout a augmenté. La plupart des clients se plaignent et ils disent que nous sommes les responsables, alors que ce n'est pas nous", regrette Josy Janackdoulary, marchande, qui se voit régulièrement confrontée à des remarques sur les prix.

Pierre, un client, fait remarquer que les clients désertent progressivement les marchés à la recherche des meilleurs prix. "Si un kilo d'ignames locales coûte 5 euros sur le marché, il coûtera 3 euros en supermarché. Et ils se précipiteront pour l'acheter", déplore-t-il.

Malgré cela, les marchés attirent toujours des fidèles comme Nadia, qui continue de s’y rendre pour la fraîcheur des produits. "J'apprécie de retrouver les légumes d'ici. Quelques fois, dans les supermarchés, on retrouve des légumes qui viennent d'ailleurs", explique-t-elle.

Pour certains, comme Myriam, il ne s’agit pas uniquement de prix, mais d’un véritable engagement. "Il s'agit d'essayer de manger local, d'acheter des produits locaux, autant que faire se peut", confie-t-elle, consciente que la hausse des prix touche tous les points de vente, marché ou supermarché. Malgré tout, elle tient à maintenir des pratiques d’achat qu’elle considère vertueuses.

La situation reste préoccupante, d’autant que les projections de l’Insee laissent entrevoir une poursuite de la hausse des prix alimentaires jusqu'à la fin de l'année.