Violences faites aux femmes : des initiatives plurielles, pour dénoncer, faire reculer et répondre

Journée internationale : zoom sur les violences faites aux femmes en ce 25 novembre.
La prise de conscience semble faire son chemin : il faut mettre un terme au phénomène de violences faites aux femmes. C’est dans ce but qu’il faut en parler, dénoncer de tels actes, accompagner les victimes et tout mettre en œuvre pour éradiquer ce fléau. On en parle en cette Journée internationale dédiée.

Ce samedi 25 novembre 2023 est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Le sujet mobilise de nombreux services publics, judiciaires et acteurs associatifs.

Pourtant les chiffres ne baissent pas.
Par exemple, uniquement pour ce qui concerne les violences conjugales, en 2022, il y a eu plus de 11 victimes pour 1 000 Guadeloupéennes âgées de 15 à 64 ans, selon le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer.

Dans le huis clos de leur foyer, dans les lieux publics, ou encore au travail, les femmes et les filles sont très nombreuses à être la cible de violences ; cela va du harcèlement aux coups, en passant par l’insulte, le dénigrement, l’humiliation ou encore le viol.

Mobilisation de la justice

Un message à rappeler : "la loi vous protège".

D’ailleurs l’arsenal judiciaire visant à lutter contre le fléau des violences faites aux femmes va prochainement s’étoffer, indique Eric Maurel, procureur général de Basse-Terre.

À compter de janvier 2024, les tribunaux judiciaires de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre seront dotés de SISPoPP.

Éric Maurel, procureur général de Basse-Terre

Ce Système informatisé de suivi de politiques pénales prioritaires (SISPoPP) permettra notamment d’améliorer l’analyse, proactive et réactive, en matière de violences intrafamiliales (VIF), notamment, assure le magistrat.

Mobilisation des clubs Soroptimist

Avez-vous remarqué que certaines mairies de Guadeloupe arborent la couleur orange en devanture ? C’est parce que c’est le "Orange Day", ce 25 novembre. En effet, le club Soroptimist International Union française, organisation de femmes au service des femmes, a décidé de teinter le monde en oranger, à compter de cette Journée dédiée.

Chaque année, du 25 novembre au 10 décembre, une campagne internationale invite tous les membres de la société civile à se mobiliser pour lutter contre les violences à l’égard des femmes et des filles. La couleur orange est la couleur officielle de ces 16 jours de sensibilisation auxquels les Soroptimist participent activement.

Soroptimiste International

Et donc des municipalités partenaires (comme Saint-Claude, dans l’archipel) marquent leur soutien et leur solidarité à cette initiative, en éclairant en orange les façades des bâtiments publics.

Pendant cette quinzaine de conscientisation, quelques édifices de la ville seront éclairés et ornés de tissus orange.  Madame le Maire invite la population, les commerçants et tous ceux qui le souhaitent à se vêtir d’un vêtement orange, le mercredi 6 décembre 2023.  TOUS UNIS POUR METTRE FIN À LA VIOLENCE À L’EGARD DES FEMMES ET DES FILLES.

Communiqué de la Ville de Saint-Claude

En Guadeloupe aussi le "Orange Day" est l’occasion de mettre en lumière les milliers (voire plus) de femmes victimes de violences. Celles-ci peuvent prendre de nombreuses formes nombreuses formes ; elles peuvent être physiques, sexuelles ou psychologiques.

L’orange symbolise, pour les Soroptimists, un avenir meilleur, sans violence.

L’orange symbolise un avenir meilleur, sans violence.

Malheureusement, la grande manifestation prévue ce jour à Pointe-à-Pitre a été annulée, en raison de l’hommage populaire rendu à l’ancien maire Henri Bangou, décédé cette semaine.
D’autres rendez-vous ont tout de même eu lieu, en matinée, notamment à Baie-Mahault ou encore aux Abymes, où des dépôts de gerbes et des animations ont été organisés.

C’est une opération qui est mondiale. C’est une quinzaine d’activisme, pour attirer l’attention sur ce fléau que sont les violences faites aux femmes (...). Nous accompagnons (et sur le terrain il y a des institutions pour poursuivre le travail) les femmes victimes, pour leur donner un chemin à parcourir pour sortir de cette situation catastrophique.

Francine Negrit, présidente du club Soroptimist International Riviéra Sud Pointe-à-Pitre (interrogée par Chantal Horn)

Jusqu’au 10 décembre prochain, dans nos îles, il y aura donc des manifestations dans une dizaine de communes partenaires des sept clubs Soroptimistes locaux, dont ceux de Marie-Galante et de Saint-Martin.
Ces acteurs œuvrent à ce que les personnes concernées "reconnaissent les signes d’une relation toxique".

Reconnaitre les signes d’une relation toxique.

Mobilisation des institutions européennes

Parce que les violences faites aux femmes constituent un problème déploré bien au-delà des frontières de la Guadeloupe, l’Union européenne (UE) préconise une réponse unifiée, au sein des Etats membres. La présidence espagnole du Conseil de l’UE s’est engagée à promouvoir la première norme spécifique, sur le sujet, au niveau européen, considérant qu’il s’agit de "l’une des violations des droits de l’homme les plus répandues dans le monde".

Il est question d’ériger en infraction pénale, dans toute l’UE, des actes tels que le viol, le partage non consenti d’images intimes, les mutilations génitales ou le cyberharcèlement. La commission européenne exhorte les États à protéger les victimes et à garantir un meilleur accès à la justice.

Mobilisation de l’ONU

Selon l’ONU, il existe dix façons de mettre fin à la violence contre les femmes. Celles-ci sont récapitulées dans le document ci-dessous :

10 façons de mettre fin à la violence contre les femmes.

Voilà donc une piste à suivre, pour faire bouger les choses, pas à pas.