La visite en Guadeloupe de la ministre consulaire de l’ambassade de l’Inde à Paris aura duré un peu moins de deux jours. Shrila Datta Kumar est arrivée dans l’archipel dimanche 8 mai 2022, en compagnie de sa première secrétaire, Sucheta Chaterjee.
Toutes deux sont venues à la rencontre de la communauté indienne locale. Elles ont été invitées par les responsables du monde associatif, dans la matinée de ce lundi, au Centre guadeloupéen de la culture indienne, à Petit-Canal.
En tant que représentante d’association culturelle indienne, c’était important pour moi de rencontrer la ministre et de lui poser quelques questions, surtout au sujet de cette question de la reconnaissance des personnes d’origine indienne de Guadeloupe, afin de retrouver un peu le lien avec l’Inde
Raïssa Nagapin, présidente de l’association « Shakti»
La communauté Indienne de Guadeloupe voulait aussi démontrer son attachement au pays d’origine :
La ministre s’est rendue compte qu’il y a un développement qui se fait, en Guadeloupe, au niveau de la culture indienne et elle est sensibilisée à cela.
Eliezer Sitcharn, président des « Amis de l’Inde »
Ce moment a aussi été l’occasion d’échanger et d’aborder des sujets qui préoccupent les Guadeloupéens originaires d’Inde, à commencer par les conditions d’obtention de la carte visa OCI (Citoyen d'Outre-mer de l'Inde), anciennement le PIO (Persons of indian origins).
Les citoyens Indiens d’Outre-mer peuvent obtenir ce document OCI pour l’Inde, valable 10 ans ou jusqu’à expiration du passeport. Ce visa à entrées multiples permet au détenteur de se rendre en Inde sans limitation, en termes de nombre de voyages et de durée.
Cependant, le délai d’obtention de cette carte est long et la démarche est compliquée.
Autrefois, avec le PIO, les demandeurs devaient justifier d’une appartenance à la communauté indienne sur 8 générations. Cette condition est désormais allégée, avec l’instauration de l’OCI, mais il faut tout de même prouver avoir des origines indiennes sur 4 générations.
Mais, ce type d’information est difficile à glaner auprès des administrations locales ou des archives départementales.
Shrila Datta Kumar n’est pas habilitée à s’exprimer dans la presse.
Mais elle a été très attentive aux doléances de ses interlocuteurs, consciente des problématiques existantes, entre la France et l’Inde.
Selon Rajaram Munuswamy, président de GOPIO France et secrétaire général de GOPIO international (Organisation mondiale des personnes d'origine indienne), le moment est propice pour remonter ce type de problématique :
Je pense que l’Inde cherche ses enfants actuellement. Depuis l’arrivée de Narendra Modi au pouvoir, au gouvernement, on a essayé de se connecter avec la diaspora indienne, partout dans le monde. C’est dans le cadre de ses démarches-là que c’est le moment propice de lier cet engouement de l’Inde vis-à-vis de ses enfants et l'engouement des ressortissants indiens vis-à-vis de l'Inde. Cela se fera naturellement.
Rajaram Munuswamy, président de GOPIO France et secrétaire général de GOPIO international
La ministre consulaire, dont le titre ne correspond pas à celui tel qu’on l’entend en France, a donc pris acte des demandes et a annoncé son intention de les faire remonter à sa hiérarchie, à savoir à l’ambassadeur d’Inde à Paris.
Par ailleurs, une rencontre officielle a été organisée, dans l’après-midi, entre Shrila Datta Kumar et le préfet de région, Alexandre Rochatte.
Autre temps fort de son programme du week-end : la ministre consulaire de l’ambassade de l’Inde à Paris a commémoré, sur l’île sœur, l’arrivée des premiers Indiens en Martinique, qui remonte au 6 mai 1853.