Début 2020, plusieurs animaux ont été volés, sur le domaine de l'INRAE de Gardel, au Moule. Outre la valeur pécuniaire des bêtes, le préjudice est aussi scientifique pour l'Institut. Ses intérêts sont défendus, ce lundi, en comparution immédiate des auteurs présumés, au tribunal de Pointe-à-Pitre.
Comparution immédiate, pour vols d'animaux
Entre janvier et février 2020, près de 60 animaux ont été volés, à Moule, sur le domaine de Gardel du centre Antilles-Guyane d'INRAE, l'institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement. Il s'agit principalement de cabris créoles.Retour sur le mode opératoire, avec Rémy Arquet, directeur adjoint de la plateforme expérimentale de l'INRAE du Moule. Il est interrogé par Laetitia Broulhet et Daniel Quérin :
Les personnes appréhendées, auteurs présumés de ces méfaits, étaient convoquées au tribunal de Pointe-à-Pitre, ce lundi 07 septembre 2020, à 8h00, dans le cadre d'une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.
Les acteurs de l'INRAE comptent sur cette audience, pour que soient défendus leurs intérêts, mais aussi ceux des éleveurs et des consommateurs.
Lourd préjudice pour l'INRAE
Le préjudice n'est pas que pécuniaire, pour l'Institut victime de ces vols à répétition. Les animaux concernés n'étaient pas simplement destinés à l'élevage.Ce sont des dizaines années de recherches qui sont compromises, par ces vols, comme l'explique Harry Ozier-Lafontaine, président de centre et délégué régional de l'INRAE, au micro de Laetitia Broulhet et Daniel Quérin :
Les animaux permettent aux scientifiques de réaliser des programmes de recherche originaux et importants pour l'avenir d'une production agricole locale, à haute valeur productive et environnementale, en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique.
Ces programmes ont, en effet, pour but :
- D'améliorer les qualités et les performances des animaux (boeufs, cabris, moutons, cochons) de race créole ;
- De comprendre les mécanismes de résistance des cabris et moutons aux parasites gastro-intestinaux, afin de diminuer, sinon supprimer, le recours aux antibiotiques de synthèse, pour le traitement antiparasitaire de ces animaux :
- De valoriser les ressources végétales locales, pour nourrir les animaux.
L'INRAE au service de l'agriculture locale
Le centre INRAE Antilles-Guyane se targue d'être au service de l'agriculture et des professionnels locaux et, plus largement, au service des agricultures des zones tropicales, dont le rôle, dans l'équilibre alimentaire planétaire sera déterminant, dans les décennies à venir.C'est ainsi que les coopératives professionnelles sont solidaires de l'INRAE, dans cette affaire de vols. Pour Alain Synesius, président de la CabriCoop, ces vols répétés ont tendance à décourager les éleveurs professionnels. Il est lui aussi interviewé par Laetitia Broulhet et Daniel Quérin :
D'autres vols d'animaux de l'INRAE, en août dernier
Depuis le début d'année, d'autres vols ont été commis, notamment en août dernier, encore à Gardel, au Moule, mais aussi sur un autre site de l'INRAE, celui de Duclos, à Petit-Bourg. A quelques jours d'intervalle, une quinzaine d’animaux a été emportée : il s'agissait de reproducteurs caprins et ovins, de races « cabri créole » et « mouton Matinik ».Ainsi, malgré le démantèlement de ce réseau visiblement très organisé, l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement est toujours la cible de malfaiteurs.
Le préjudice de ces derniers vols a été évalué à environ 250 000 €, par l’organisme... sans compter l'impact sur les recherches.