La vente d’eau de coco est un marché très juteux en Guadeloupe. Le réseau de distribution est plus ou moins organisé, parfois informel. Les bouteilles d’eau fraîche s’achètent en magasin, sur les marchés, directement à la ferme, mais aussi et surtout sur le bord des routes.
Pour l’approvisionnement en matière première, c’est parfois la "guerre des cocos". Certains ont leur réseau de fournisseurs, qu’ils rémunèrent. D’autres, peu scrupuleux, n’hésitent pas à piller les propriétés privées.
Un producteur dénonce des vols répétés
Freddy Grandisson est exploitant agricole à Petit-Bourg ; il est régulièrement victime de vols, sur une parcelle située en zone forestière, où il a planté une trentaine de cocotiers. Excédé, il témoigne :
Ils s’équipent pour venir voler vos cocos ! Ils achètent des quads, des remorques, ils viennent voler vos cocos et ils sont sur les bords de route pour vendre de l’eau de coco à tout va, en toute impunité. Ils veulent vendre tous les jours, mais ne veulent pas acheter les cocos ! (…)
Freddy Grandisson, victime de vols de cocos {traduction du créole}
Des cocos cueillis trop petits
Freddy Grandisson valorise sa production de cocos, en commercialisant une soixantaine de bouteilles chaque semaine à Basse-Terre, via le groupement de producteurs, auquel il livre par ailleurs ses produits maraîchers. Ce complément de revenus est mis à mal par les pillages répétés, d’autant que les voleurs ne sont pas regardants quant à la maturité des fruits et la qualité de l'eau. Le producteur constate que ses noix de coco sont prélevées beaucoup trop jeunes.
Ils ne laissent pas les cocos grossir comme nous le faisons. Il y a un cycle à respecter et une grosseur minimale pour récolter. Ces individus s’en moquent. Ils ont juste besoin d’eau ! (…)
Freddy Grandisson, victime de vols de cocos {traduction du créole}
Ce phénomène de vols de cocos n’est pas nouveau, mais il s’amplifie, selon cet exploitant agricole, qui évoque des malfaiteurs sans scrupule, prêts à en découdre lorsqu’ils sont surpris par les propriétaires. Freddy Grandisson en appelle aux autorités, pour réglementer la vente de ce produit très apprécié dans l’archipel.