Les députés d’outre-mer, sont vent debout, contre les propos tenus ce jeudi par le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer au colloque « Les Outre-mer aux avant-postes » organisé par l’hebdomadaire le Point à la Maison de l'Océan à Paris.
Dans un communiqué ils reprennent une sélection des phrases chocs du ministre : « c’est la République française qui a aboli l’esclavage (…) on demande donc (aux territoires ultramarins) d’aimer la République (…) il y a aux Antilles, en Guyane, un sentiment identitaire, de réaction, qui mérite d’être entendu mais qui (…) ne mérite pas d’être entendu comme la Nouvelle-Calédonie a le mérite d’être entendue parce que ce n’est pas la même histoire ».
Des phrases qui provoquent l’ire des parlementaires, accusant Gérald Darmanin de "révisionnisme historique": « Nous condamnons ces propos avec la plus grande fermeté. Au relativisme moral des puissances colonisatrices (…), semble avoir succédé une forme nouvelle de révisionnisme historique.»
Les députés rappellent également que « l'abolition de l'esclavage est avant tout le fruit de la lutte de nos ancêtres, la consécration de tant de femmes et d'hommes aux vies sacrifiées (…)là où les décisions de la République mentionnée par Gérald Darmanin tardaient à être proclamées, et plus encore, à être appliquées.»
Les signataires de ce communiqué évoquent le sous-développement "organisé" des régions ultramarines « C’est cette même République qui maintient nos territoires d’outre-mer dans un état de sous-développement chronique et qui passe quasiment systématiquement sous silence les outre-mer dans les projets de loi présentés au Parlement, dessaisissant progressivement ce dernier de ses prérogatives. »
Enfin pour conclure, les parlementaires pointent du doigt, la préparation de la nouvelle loi de programmation militaire, dotée de centaines de milliards d’euros destinés notamment à renforcer les forces dites « de souveraineté » en outre-mer. Mais le gouvernement et le Président soutiennent-ils « détournent sciemment le regard lorsqu’il s’agit d’assurer des conditions de vie (et de retraite) décentes aux populations des territoires qui lui assurent son rang de deuxième puissance maritime mondial. »
Une tribune cinglante qui fera date signée par Christian BAPTISTE, député de la Guadeloupe, Moetaï BROTHERSON, député de la Polynésie française, Elie CALIFER, député de la Guadeloupe, Jean-Victor CASTOR, député de Guyane, Steve CHAILLOUX, député de la Polynésie française, Perceval GAILLARD, député de La Réunion, Emeline K.BIDI, députée de La Réunion, Karine LEBON, députée de La Réunion, Tematai LE GAYIC, député de Polynésie Française, Frédéric MAILLOT, député de La Réunion, Max MATHIASIN, député de la Guadeloupe, Marcellin NADEAU, député de la Martinique, Jean-Philippe NILOR, député de la Martinique, Jean-Hugues RATENON, député de La Réunion, Davy RIMANE, député de Guyane, Olivier SERVA, député de la Guadeloupe, Jiovanny WILLIAM, député de la Martinique.
Enfin pour conclure, les parlementaires évoquent la nouvelle loi de programmation militaire, dotée de centaines de milliards d’euros destinés notamment à renforcer les forces dites « de souveraineté » en outre-mer. Mais le gouvernement « détourne sciemment le regard lorsqu’il s’agit d’assurer des conditions de vie (et de retraite) décentes aux populations des territoires qui lui assurent son rang de deuxième puissance maritime mondial. »