Manifestation de soutien à un surveillant

Rémire Montjoly (Guayne) - Centre pénitentiaire - archives
Une cinquantaine de surveillants de prison ont manifesté jeudi devant le centre pénitentiaire de Cayenne où est incarcéré un collègue condamné le 15 novembre pour violence sur un détenu.
Un surveillant de la prison de Rémire en Guyane a été condamné à 3 mois de prison avec sursis, 5 ans d’interdiction de séjour dans cette prison et 6 mois d’interdiction d’exercer sa profession, pour avoir frappé un détenu qui six mois auparavant l’avait volé avec des actes de violence.

"En signe de soutien" à leur collègue, une cinquantaine de surveillants, "en repos ce jeudi" a indiqué l’un d’eux, se sont rassemblés durant 3 heures devant le centre pénitentiaire.

Le 25 mai 2012, le surveillant, Roberto Rachel, 31 ans, était allé voir, dans sa cellule, un détenu en qui il avait reconnu son voleur. M. Rachel avait dit à l’audience avoir remarqué "sur l’ordinateur" à la prison qu’il venait d’être incarcéré et avoir voulu "vérifier que c’était bien lui".

Dans la cellule, le ton était monté entre les deux hommes. Plus tard en garde à vue, le surveillant admettra "avoir giflé" le détenu selon le jugement que l’AFP s’est procuré qui indique que le détenu a riposté et fait tomber le surveillant.

Le surveillant avait caché dans un premier temps avoir frappé le détenu. Un examen médical a certifié "trois plaies surinfectées de la lèvre inférieure" chez le détenu qui a "cependant dû être maîtrisé" note le jugement, qui rappelle que "la France est un Etat de droit dans lequel la vengeance privée a été remplacée par l’exercice institutionnel d’une justice".

Il souligne aussi que "l’exercice difficile du métier de surveillant pénitentiaire en Guyane" est pris en compte dans "les sanctions ferme du tribunal" en cas de "violences de détenus sur surveillants". "Les insultes quotidiennes envers les personnels féminins ne font pas l’objet de poursuites", a nuancé le secrétaire général de l’UFAP Guyane, René Polydor.

Le jugement souligne que la réaction du surveillant "démontre une perte totale de ses repères" et "témoigne d’un sentiment de toute puissance".

L’avocat du surveillant, Me Gay, qui a fait appel, rétorque que "ce jugement démontre la surpuissance du président du tribunal à juge unique puisque la sanction qui interdit pendant 5 ans mon client du centre pénitentiaire de Rémire, est une mutation disciplinaire qui va bien au-delà du blâme que lui a infligé l’administration.".