Parc Amazonien : Camopi donne son avis sur la Charte

Registre de l'enquête publique du Parc Amazonien
C’est officiel depuis le 11 janvier, l’enquête publique portant sur le projet de charte du Parc Amazonien de Guyane a débuté. Une étape importante pour l’établissement qui fêtait il y a peu ses cinq années d'existence.
Avant la mairie, il est le premier bâtiment qui vous accueille au bourg de Camopi, du moins en théorie. À peine débarqué sur le ponton flottant, on aperçoit un grillage qui délimite la parcelle de terrain. Une pancarte indique qu’il s’agit de l’emplacement de l’antenne à venir du Parc Amazonien. Avec une dizaine de salariés présents au bourg de Camopi, le Parc Amazonien est à plus d’un titre entré dans le quotidien de la commune du haut Oyapock. Le plus grand parc national français, la plus grande zone protégée d'Europe joue son avenir actuellement, puisque son projet de charte qui a mis cinq ans à voir le jour entre en phase de consultation publique.
Alain Bahuet commissaire enquêteur du Parc Amazonien
L’un des trois commissaires enquêteurs nommé par l’Etat, Alain Bahuet était mercredi 23 janvier sur place à Camopi pour véritablement lancer cette phase d’enquête publique ouverte officiellement le 11 janvier dernier pour une durée d’un mois. Sa tâche : Veiller à ce que le sujet soit bien compris de la population, et ainsi recueillir les éventuels avis. Dans ce territoire des amérindiens Teko et Wayampi, la langue est un obstacle à ne pas négliger. « Personne ne doit se dire qu’il ne peut pas donner son avis parce qu'il ne parle pas français, l’essentiel est de s’exprimer dans la langue qui est la sienne », déclare Alain Bahuet qui doit tout de même faire avec la bonne volonté des habitants capables d’assurer la traduction pour d’autres faute d’interprète à disposition.


Une population encore sceptique

« La charte du Parc Amazonien, je pense que cela peut nous aider, mais en même temps je ne sais pas. On ne voit pas ce que le Parc a fait depuis des années qu’il est ici » confie l’un des habitants qui a pris la peine de se déplace au premier étage de la mairie. Sur cette terrasse qui surplombe les berges de Camopi, cartes et diffusion de films à l’appui, le commissaire tente de vulgariser un projet de charte de près de 200 pages. Le débat a relancé la question de l’intérêt du Parc qui avait au départ été présenté comme un rempart à l’orpaillage clandestin.Espoir déçu.
Jammes Panapuy, chef de la délégation Oyapock du Parc Amazonien le reconnaît la question n’est pas simple. Déjà pour faire accepter le Parc il avait fallu faire preuve de pédagogie, « les gens ne comprenaient pas le concept à l’époque, nous avons expliqué pour cela tout ce que le Parc pouvait apporter en terme de développement, d’amélioration du cadre de vie ». Une partie de la population, les jeunes adultes en particulier attendent donc de voir comment le Parc peut faciliter leur insertion, des inquiétudes qui devraient se refléter dans les avis rassemblés dans le registre d’enquête.