Essence : la grogne s'installe dans le pays

Si la population commence à trouver le temps long, pour les acteurs économiques la grève perlée des gérants de stations-service leur porte un préjudice qui commence à chiffrer. Plusieurs d'entre eux dénoncent une perte sèche de revenus et s'indignent d'être ainsi pris en otage.
Ce lundi a été une journée noire pour les automobilistes qui ont du patienter des heures durant dans des filles d'attente interminables, sous un soleil de plomb, pour se ravitailler en essence. Des scènes ubuesques qui ont fait grincer des dents plus d'un.
En premier lieu les chefs d'entreprises qui ne peuvent pas travailler normalement voire pas du tout.

Une activité économique ralentie

Les exemples se multiplient chez les artisans du bâtiment qui passent plus de temps à faire la queue à la pompe que sur leurs chantiers, les auto écoles qui se retrouvent au chômage technique faute de carburant pour leurs véhicules, même situation pour les transporteurs ou encore les loueurs de voitures. Les exemples se multiplient dans tous les secteurs de l'économie et la grogne s'installe.
Autre situation préjudiciable, le stockage du carburant qui n'est autorisé que dans certaines situations. Actuellement nombre d'usagers espèrent gérer la pénurie en stockant chez eux des jerricans. En cas d'incidents, les compagnies d'assurance pourraient ne rien rembourser. Les systèmes D se développent y compris le syphonnage des réservoirs d'automobiles.
Le mouvement du groupement des gérants de stations-service devient impopulaire. Il dure depuis plus d'un mois, les usagers ne comprennent pas le blocage complet des distributeurs deux jours avant la réunion avec le ministre des Outremers Victorin Lurel. Certains se montrent dubitatifs sur l'issue des revendications. Quelle sera l'évolution de ce mouvement s'il n'y pas de réponse positive de la part du ministère?

Reportage Jocelyne Helgoualch