Le préfet Labbé désavoué?

Denis Labbé n’est donc plus le préfet de Guyane, après  deux ans et un mois passés à ce poste. C’est un peu moins que la plupart de ses prédécesseurs depuis vingt ans. Au-delà des considérations de durée, il semble bien qu’il y ait un parfum de désaveu pour l’ancien préfet.
Un homme meurtri, penaud visiblement surpris par sa mutation, voilà comment est apparu Denis Labbé, l’ex préfet de Guyane, croisé hier par l’un de nos contacts dans la cour du ministère des outre-mers, en marge de la réunion sur les carburants. L’ancien préfet ne s’attendait donc apparemment pas à ce qui ressemble bien à un désaveu. Après deux ans à Cayenne, il pouvait espérer encore quelques mois, voire une petite année de plus en Guyane, comme tant de ses prédécesseurs. Il semble avoir payé le pourrissement du conflit des stations-service, même si plusieurs gérants se sont montrés satisfaits de sa gestion du dossier, incriminant plutôt Paris et les lenteurs d’un autre haut fonctionnaire de la préfecture. La cote de Denis Labbé avait déjà un peu baissé en début d’année, lors du conflit des pêcheurs et des opérateurs miniers, même si tout cela s’était terminé par la signature d’accords entre l’Etat et les parties, sans violences au final.

Denis Labbé, a été nommé hier matin en Conseil des Ministres, Préfet de la Haute-Loire (43), sur proposition du Ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.

Arrivé en Guyane en mai 2011 il succédait au préfet Daniel Ferey. Durant son séjour il a dû faire face à de nombreux événements comme la découverte de pétrole dans le sous-sol au large du département, la tuerie de Dorlin, la lutte contre l’orpaillage clandestin, la pêche illégale, l'affaire Rexma, la sécurité routière, l'insécurité tout court, les phénomènes climatiques entre pluies et fortes marées, et l'épidémie de dengue. La grève des gérants de stations-services parachève un melting pot de mouvements socio-économiques sur fond de crise économique mondiale et d'alternance politique gouvernementale.