Yves-Audric Amour l’a rêvé, il l’a fait

Le major de la promotion Yves-Audric Amour à droite
Ce ne sont pas les premiers, mais la rareté de l’événement le rend quelque peu exceptionnel. Onze jeunes guyanais rejoignent les rangs des gendarmes après six semaines de formation. Le major de la promotion s’appelle Yves-Audric Amour.  C’est un rêve qui devient réalité
A-t-il été influencé par les nombreuses séries policières qui déferlent sur nos écrans à longueur de journée ? A-t-il été séduit par la proximité des gendarmes lors de leurs interventions sur le terrain ? Peu importe le déclic, Yves-Audric Amour dit vous vouloir devenir gendarme depuis tout petit. « Ma mère voulait que je fasse de longues études, mais moi ce qui m’intéressait, c’était être gendarme », dit le jeune Matourien dans un sourire plein de satisfaction. Plus que la satisfaction, c’est de la fierté pour Yves-Audric Amour. Ne croyez surtout pas qu’il exagère en parlant de fierté. A 21 ans, il voit devenir réalité ce rêve d’enfance. Moment solennel lorsqu’il reçoit ce vendredi matin son diplôme de gendarme adjoint volontaire lors de la cérémonie officielle à la gendarmerie de la Madeleine à Cayenne. La poignée de mains avec le commandant de la gendarmerie de Guyane, Lambert Lucas en personne qui le félicite, dure quelques secondes… mais quelques secondes qui le propulsent sur un petit nuage. Les clics et les flashs des appareils photos illuminent la joie sur le visage du jeune. Il sait que sa famille est là, lui qui avait peur qu’elle ne rate cet instant magique. Moment solennel lorsqu’il défile aux côtés de ses désormais collègues lors de la prise d’armes qui précède la remise de diplômes et qui symbolise son entrée officielle dans ce corps de métier.


Formation intensive

Yves-Audric Amour parle aussi de fierté car il termine major de la promotion. « Et ce n’était pas facile, je vous l’assure », murmure-t-il toujours en souriant. En effet, avant d’en arriver là, il fallait passer par une formation intensive de six semaines qui a commencé le 15 juillet dernier au lycée Lama-Prévot à Rémire-Montjoly. « Au début c’était dur parce qu’on nous sort du monde civil pour aller au monde militaire. Moi personnellement, j’allais me coucher parfois à 1 heure du matin parce que je devais apprendre mes cours. Mais finalement j’ai réussi », se réjouit-il.
S’il réussit, c’est grâce à la méthode employée par le formateur, l’adjudant-chef Jocelyn Létard. Ce dernier est conscient que le passage entre les deux univers doit être fait par une transition douce. « Pendant les deux premières semaines, il fallait couper le cordon familial pour revêtir la tenue militaire. Cela a été très difficile pour eux, mais en serrant les dents ils y sont parvenus. Et à la troisième semaine, ils avaient tous compris qu’ils étaient désormais dans un cadre militaire et qu’ils devaient se plier à de nouvelles règles et appliquer les consignes », intervient le formateur. A chaque semaine, l’adjudant-chef augmente la cadence jusqu’à les rendre aptes au métier si exigeant tant sur le plan physique que psychologique.
 

En service dès lundi

Vous allez sûrement le voir sur les routes de Guyane. Il va sûrement vous verbaliser si vous êtes en infraction. Il va sûrement assurer votre protection dans les jours à venir car dès ce lundi, il sera en fonction. Voilà en quelques lignes le résumé du parcours de ce jeune homme. Mais son histoire est aussi celle de Frédérique Riname, un autre jeune Guyanais de 21 ans qui aspirait lui aussi à devenir gendarme. Le déclic n’est pas le même puisque lui il n’a pas toujours rêvé de faire ce métier. « Moi j’ai eu envie de devenir gendarme à la suite d’une intervention de la gendarmerie dans mon lycée Max Joséphine à Cayenne, il y a plus d’un an. Ils nous ont expliqué leur métier, comment ça se déroule et tout, et ça m’a plu. Depuis j’ai décidé de faire carrière dans la gendarmerie », se souvient-il. Ce parcours n’est pas exclusif à ces deux nouveaux gendarmes. Ils étaient onze au total à suivre la formation. 
Et pourquoi penser que cette histoire restera uniquement la leur ? Leur exemple ouvre la voie à d’autres jeunes Guyanais qui pourraient bien, à leur tour, emprunter le même chemin professionnel.