Robert Sébas : "je suis un amoureux de la beauté féminine"

L'odyssée 2013 de Miss Guyane
Ce soir une nouvelle Miss Guyane sera couronnée et remplacera  Corinne Buzaré, Miss Guyane 2012/2013. Une élection orchestrée par le comité Miss Guyane que dirige avec dynamisme et fierté son président Robert Sébas qui se présente comme un « amoureux de la beauté féminine ».
Président du Comité Miss Guyane depuis 9 ans,  Robert Sébas espère toujours qu’une Miss Guyane deviendra un jour Miss France. En tout cas l’édition 2013 fera connaître de nouvelles jeunes femmes dont une représentante de l’ouest guyanais. Que toute la diversité de la Guyane s’expose lors de ce spectacle annuel c’est son souhait.
 
Au bout de 9 années de présidence, croyez-vous toujours à une élection de Miss France originaire de Guyane ?
Oui sinon je ne serai plus au Comité. Je ne suis pas pour la politique de la chaise vide. Cela pourrait passer pour un aveu que nos filles sont moins jolies moins intelligentes ce n’est pas le cas.  La Guyane a plusieurs fois figuré dans les 12 présélectionnées.
Mais dans ce concours nous ne sommes pas favorisés par le vote. C’est un vote régional et forcément affectif, il est difficile à la Guyane de concurrencer une grosse région de France. Ce n’est pas un challenge facile et c’est pareil pour toutes les régions d’outremer.
 
Rencontrez-vous des difficultés pour sélectionner les candidates ?
Oui, car participer l’élection de  Miss Guyane, c’est un engagement personnel de 2 mois et demi pour la préparation. Il faut aussi que les jeunes filles correspondent aux paramètres de Miss France notamment la taille. Cette année sur 24 candidates 12 ne correspondaient pas à ce critère.
 
En votre qualité d’enseignant  pensez-vous que les élections de Miss contribuent à la valorisation de la femme ?

Bien sûr tout dépend du plan sur lequel on se place. Mon engagement au comité repose sur mon désir que la Guyane soit représentée à sa juste valeur à travers le profil de ses jeunes femmes, tant intellectuellement que physiquement. Nous valorisons ces jeunes filles en leur faisant prendre conscience de leurs qualités.  Nous faisons aussi passer le message que chez nous il y a une jeunesse qui a un potentiel et tout ce qu’il faut pour représenter la Guyane.
 
Cette élection 2013 fait-elle émerger un profil type de la jolie femme guyanaise ?

Cette élection va montrer que la femme guyanaise existe sous différentes facettes culturelles. Cette année nous avons la représentativité de l’ouest par exemple et plus généralement une belle palette des différents types de beauté en Guyane. Nous ne faisons pas de tri, la femme est multiple chez nous. Il suffit que la candidate réponde aux critères de sélection.
 
Pourquoi un tel engouement pour Miss Guyane ?
C’est une manifestation unique dans l’année avec des enjeux nationaux. C’est un monde qui émerveille, les gens s’approprient leur miss Guyane même si parfois elle est décriée au début. Au fur et mesure du temps, les gens côtoient leur miss  et finissent par l’apprécier car elle représente le pays et c’est un facteur de mobilisation.  

Vous êtes au Comité Miss Guyane depuis 15 ans, avez-vous constaté une évolution chez les jeunes filles ?
Mon constat c’est qu’il y a eut une très belle évolution dans la prise de parole des candidates des jeunes filles. C’est une étape de l’élection qu’elles préparent avec de plus en plus de soin et de succès. Certaines viennent d’ailleurs pour s’auto évaluer. Elles ont des choses à dire et elles savent se positionner.
 
Quel regard porte les institutions sur cet événement ?
Ce spectacle est populaire, il est soutenu par les institutions qui nous accompagnent car Miss Guyane c’est aussi une manière de parler de la Guyane. Elles nous accompagnent avec leurs possibilités. Ce que nous voulons, par exemple, c’est que les communes nous aident davantage en organisant leurs élections de communes sur les mêmes critères que ceux de Miss France ce qui nous permettrait de n’avoir à sélectionner que des têtes couronnées pour Miss Guyane et nous faciliterait la tâche.L

L'élection de Miss Guyane est-elle une opération financière viable ?
Elle s’auto finance heureusement grâce aux partenaires et à la recette du spectacle qui nous est absolument nécessaire. Pour cela le comité de 13 membres que nous sommes, se donne à fond dès le mois de mars, chacun dans son domaine de compétence.
 
L’élection pourrait-elle revenir en direct à la télévision ?
A l’époque où se faisait le direct télé, le spectacle se déroulait à guichets fermés. Puis petit à petit le public a préféré suivre l’élection à la maison et nous avons subi une perte financière. Nous avons du arrêter. Si la tendance s’inverse pourquoi pas.  Cela nous permettrait de compter davantage sur le vote du public guyanais par sms notamment. 
 
Aimeriez-vous relever d’autres challenges ?
J’essaie de faire peu de chose mais bien. 40 ans à l’éducation nationale, 30 ans dans le carnaval, avec Miss Guyane j’ai essayé de faire de mon mieux. Je n’ai pas d’ambition particulière. Je suis un homme discret et je crois qu’il faut laisser un peu de place pour la vie simple mais si je dois m’investir  à nouveau dans un domaine qui m’intéresse, je le ferai.