Jusque là, la Cour d’appel de Guyane dépendait financièrement de la Martinique. Depuis le 1er janvier dernier, elle est pleinement autonome.
La Cour d’appel de Guyane a été créée, il y a deux ans, mais était encore sous la tutelle financière de la Martinique. « Nous avons coupé le cordon ombilical mais pas celui de la bourse. Et cette insuffisance financière nous pénalisait. Nous estimions que nous ne pouvions pas mener les politiques publiques, pénales et civiles que nous souhaitions mener », rappelle Pierre Gouzenne, président de la Cour d’appel.
Comme elle, beaucoup d’avocats constatent que la justice avance à petits pas en Guyane. Ils sont conscients qu’en l’état actuel des finances publiques, la cité judiciaire tant espérée n’est pas pour demain.
Reportage : Jacques Constant-Damprobe et Elise Ramirez
Un bureau des enquêtes
Comme le dit l’adage, une bonne nouvelle n’arrive jamais seule. Désormais le parquet de Cayenne dispose d’un bureau des enquêtes qui a vocation à lutter contre les crimes organisés et la délinquance économique et financière. « Les magistrats qui feront partie de ce bureau des enquêtes seront amenés à travailler en étroite coordination avec les officiers de police judiciaire qui sont eux-mêmes spécialisés dans ces matières », annonce le procureur général Raymond Morey.Les difficultés demeurent
Cette autonomie budgétaire et comptable qui laisse apparaitre le sourire sur beaucoup de visages ce jeudi matin lors de la rentrée solennelle de la Cour d’appel de Cayenne, n’efface pas pour autant les difficultés de la justice en Guyane. Les moyens restent limités. Aux tribunaux d’instance et de grande instance, les magistrats et les fonctionnaires se sentent à étroit. Cette exiguïté concerne également les avocats. « Nous n’avons toujours pas de salle où nous pouvons discuter tranquillement avec nos clients dans la sécurité des débats », regrette maître Régine Guéril-Sobesky, bâtonnier de l’ordre des avocats.Comme elle, beaucoup d’avocats constatent que la justice avance à petits pas en Guyane. Ils sont conscients qu’en l’état actuel des finances publiques, la cité judiciaire tant espérée n’est pas pour demain.
Reportage : Jacques Constant-Damprobe et Elise Ramirez