« Le village sans raison » de Patrick Malherbe

Cette fois encore, l’écrivain franchit  l’Oyapock. Il nous amène dans un petit village brésilien dominé par le fanatisme religieux.

Le rejet de la différence

C’est un très beau roman, qui s’illustre par une histoire qui pourrait arriver à chacun de nous dans d’autres lieux, dans d’autres vies. « Cheroza » est mère d’un enfant trisomique. Elle vit à Belèm et souffre du regard des autres. Ils  la rejettent, gênés  par l’état de son fils.
De guerre lasse, elle décide de rentrer chez elle, persuadée que l’herbe est plus verte ailleurs.
Chez elle, c’est un petit village amazonien de l’île de Marajo . Elle est heureuse d’y retrouver sa famille, ses proches, convaincue qu’elle y sera protégée.
Un petit coin de paradis qui se révèle être un enfer. Le village isolé est sous la coupe d’une communauté religieuse qui sous une apparente bienveillance, cache de troubles secrets.
« Cheroza » , va se battre contre l’obscurantisme religieux ,et  mettre en avant les valeurs de solidarité, d’ouverture et de compréhension qui doivent être le ciment  de toute religion.
Son fils « Mattéo », donnera aux lecteurs une leçon de vie et d’amour.
 

Les dangers d’une société refermée sur elle même

Patrick Malherbe, sociologue de formation est lui même père d’un enfant trisomique. Il raconte une histoire émouvante, d’actualité, d’une écriture fine, subtile, élégante, nerveuse parfois. Il arrive à faire plonger le lecteur au cœur de la forêt amazonienne, dans un village bien loin de la civilisation. Il incite à la réflexion sur les voies de la raison. 
 
Le village sans raison de Patrick Malherbe aux éditions Orphie