La parade de la capitale entre tradition et modernité

Ce soir dès 19h la ville de Cayenne ouvre sa parade de la capitale. Un moment fort du carnaval qui donne rendez-vous à toute la population guyanaise.  Petit focus sur les origines de sa création et son évolution.

De la grande parade du dimanche gras à la parade nocturne

Depuis plus d’une quinzaine d’années la ville de Cayenne célèbre pour le dernier dimanche du carnaval une parade exceptionnelle. Inspirée par Philippe Alcide dit Clauzel (président de la fédération du carnaval à l’époque) elle avait pour but de figer un moment  marquant dans cette période de festivités. Occasion pour les touristes de découvrir toutes les splendeurs de notre carnaval mais également permettre aux groupes de révéler toute leur créativité et faire preuve d’originalité. Chemin faisant la parade prend de l’ampleur et devient nocturne. Une nouvelle approche qui permet aux groupes de se réinventer et de surprendre le public. Un moment de joie, de rassemblement et de réjouissances pour le plus grand plaisir des noctambules. Nul besoin d’en dire plus, Cayenne s’illumine ce soir et la féerie promet d’être au rendez-vous…


Regards croisés

Nous avons interrogé deux fins connaisseurs du carnaval guyanais : Emmanuel Prince président de l’Union Régionale des Festivals et Carnaval de Guyane et Philippe Alcide dit Clauzel directeur et fondateur de la revue Touloulou Magazine. 

Comment voyez-vous la parade cette année ?
Emmanuel Prince : Une parade est à la demande de son comité, c'est-à-dire nocturne. Je le sens naturellement comme les autres parades. On nous a invité, notre rôle majeur est de venir en compagnie du roi et de la reine du carnaval.

Selon vous comment pourrait-on mieux faire pour égaler la parade du littoral ?
Philippe Alcide dit Clauzel : Avant il n’y avait pas de parade. En 2001, on n’aurait pas pensé que la parade de Kourou pourrait rivaliser avec Cayenne. Mais je pense qu’on verra quelque chose de magnifique sur la capitale. Je pense qu’il faut redonner ses lettres de noblesse à cette parade.

En tant que président de l’union quel est votre vision globale de ces manifestations en Guyane ?
Emmanuel Prince : Toutes les parades sont là pour faire rayonner le carnaval de Guyane. Elles ne sont pas encore dans toutes les communes, mais notre but c’est ça aussi. Nous le faisons dans l’intérêt de la culture.
 
Est-ce que vous comptez revenir aux affaires de l’Union Régionale des Festivals et Carnaval de Guyane ?
Philippe Alcide dit Clauzel : Je suis membre fondateur, initiateur, sans pour autant avoir envie de prendre la présidence. Il faut que les gens qui souhaitent donner d’eux même le voient comme un service pour le plus grand nombre et pas mélanger les affaires. Apporter son énergie sans chercher autre chose. On doit se repositionner, redonner le classement mondial au carnaval de Guyane.

Quel est votre meilleur souvenir pour ce carnaval 2014 ?
Emmanuel Prince : Mon meilleur souvenir du carnaval 2014, c’était l’arrivée du roi Vaval. Avec une thématique respectée autour de la culture et de la tradition. L’histoire qui a été racontée avant l’arrivée de Vaval. On a pu constater que l’ensemble des acteurs ont fait revenir le carnaval dans les traditions. Ce qu’on n’avait pas vu depuis une bonne trentaine d’années…

Comptez-vous organiser une parade à Rémire-Montjoly ?
Philippe Alcide dit Clauzel : Je ne pensais pas le faire, mais depuis que nous avons mis le Carnafolies en place, on constate qu’il y une vraie demande. C’est quelque chose que j’affectionne beaucoup, créer et organiser. Pourquoi pas dans quelques années. Je pense que nous avons la volonté et l’engouement à Rémire-Montjoly.

Quel est votre plus beau souvenir pour ce carnaval 2014 ?
Philippe Alcide dit Clauzel : Je vous dirais que j’ai  deux souvenirs extraordinaires. Carnafolies qui m’a surpris et émerveillé pour la popularité et la chaleur qu’on a dégagé. C’est un grand rassemblement populaire, qui s’inscrit dans les colonnes du carnaval guyanais.  Le deuxième fait qui m’a beaucoup marqué ce sont les jeunes acteurs qui s’impliquent dans le carnaval. Ils avaient abandonné le port du masque, ils le reprennent. Ils ont compris que notre carnaval est un carnaval masqué. Il  y a une vraie volonté de se déguiser.