Le Bal Titane fait son retour chez Nana

Ce dimanche le temps d’une danse les nostalgiques auront le plaisir de retrouver chez Nana le bal Titane. Un évènement organisé par l’association Angel Production. De 19h à minuit, deux orchestres animeront la soirée : Dlo Kann un groupe local puis la Bande à Mano venue des Antilles.
Je vous parle d’un temps que les jeunes d’aujourd’hui ne peuvent pas connaitre. Celui des bals Titane qui ont vu le jour dans les années 1920-1930. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Bernard Cherubini dans son ouvrage « Interculturalité et créolisation en Guyane française » le définit comme : « le bal où viennent danser les « titanes », femmes vêtues de la tenue traditionnelle, pour le mardi gras, à l’époque du Petit Balcon ». C’était en fait la soirée dansante de nos grands parents, rythmée par des musiques traditionnelles comme le boléro, la biguine et la mazurka. Mais à l’heure des midi-minuit, soirées kizomba ou soirées en clubs, pourquoi vouloir remettre au goût du jour le bal Titane ?
A travers une interview croisée, Sonia Latidine un des membres de l’association Angel Production nous dévoile les motivations de ce projet. De son côté Francis Nugent musicien du groupe Dlo Kann nous fait part de ses impressions à l’idée d’animer ce bal.


Pouvez-vous nous raconter l’histoire des bals Titane en quelques mots ? En quoi consistaient-ils ?

Sonia Latidine : Le bal Titane était un bal du dimanche soir, où on allait s’amuser et danser pendant le carnaval. Mais le vrai bal Titane de l’époque, celui de mes parents, je ne l’ai pas connu. Nous avons gardé le même nom, tout en l’adaptant à aujourd’hui.


Jouer de la musique pour un bal Titane, qu’est ce que ça vous évoque ?

Francis Nugent : Je suis très honoré de jouer au bal Titane. C’est une tranche d’âge que j’affectionne beaucoup. Ce sont souvent des personnes qui ne sortent plus… C’est l’occasion de reconquérir le public qu’on a perdu depuis les bals du dimanche ancienne version. Pour ce public senior actuellement il ne reste que les soirées autour du rire qui fédèrent. Mais il n’y a pas de soirée dansante.


Pourquoi vouloir remettre les bals Titane au goût du jour ?

Sonia Latidine : Parce qu’il y a un public très demandeur d’une génération qui a envie de sortir, d’écouter de la musique et de danser. L’organisation a voulu innover, apporter un plus. C’est une première mais les gens adhèrent complètement, tous les jours on reçoit beaucoup d’appels pour savoir où et comment acheter les tickets. Et puis c’est l’occasion de passer un moment convivial.


Quels types de musique allez-vous jouer ?

Francis Nugent : On souhaite coller à la thématique de la soirée, faire revivre des émotions passées. Il y aura quand même une préférence pour la production guyanaise : biguine, mazurka, zouk, boléro en reprenant des titres du groupe mythique de l’époque des années 60: les Vautours.


Quel public ciblez-vous ? Pensez-vous que ces soirées sont accessibles à un public plus jeune ?

Sonia Latidine : Les gens qui appellent pour récupérer des invitations ont un certain âge, 40, 50 ans et plus. Il y a aussi des jeunes qui appellent pour accompagner leurs parents et leur faire plaisir.
Si un public plus jeune souhaite venir la porte est ouverte, ce sera l’occasion pour eux de découvrir une autre ambiance.


Est-ce que ce seront des musiques originales ou revisitées ?

Francis Nugent : Il n’y aura pas de composition propre. Après une musique n’est jamais aboutie. Le musicien y apporte toujours sa touche. Mais ce qu’on veut avant tout c’est satisfaire le public avec un répertoire adapté au bal Titane.


Pouvez-vous nous présenter la Bande à Mano en quelques mots ?

Sonia Latidine : La Bande à Mano est un groupe plutôt connu pour jouer une musique tendre et douce. Mais je ne veux pas  en dire plus, pour laisser le public découvrir…


Est-ce que les orchestres changeront d’un dimanche à un autre ?

Sonia Latidine : On essaie pour voir ce que ça donne, c’est une première. Mais il faudra innover chaque fois, par la suite pourquoi pas faire un bal par mois.