Avez-vous déjà goûté aux moucayas ?

Le moucaya se plaît dans nos savanes, et ne craint pas la sécheresse.
Le moucaya est une espèce courante sur le littoral guyanais. Pourtant, combien d'entre nous connaissent ce palmier, et savent que ses fruits sont comestibles ?
Tous les gourmands attendent Pâques pour se régaler d'awaras et de parépous, de wassaï et de comou. De temps en temps, les patawas et les maripas se faufilent eux aussi sur les étals. Mais le fruit du palmier qui sera présenté ici n'a jamais sa place au marché.

Le moucaya (Acrocomia Aculeata) se rencontre fréquemment sur le littoral guyanais. Il est également répandu dans toute l'Amérique, du sud du Mexique au nord de l'Argentine. Il résiste bien à des climats un peu secs, et on le trouve également aux Antilles. Hélas, il a été là-bas presque éradiqué à cause de ses épines. En Guadeloupe, il en reste quelques exemplaires, qui forment même une sous-espèce distincte : Acrocomia Karukerana.
http://www.tipalm.fr/pages/acrocomiaaculeata.html

Notre palmier a une hauteur de 15 à 20 mètres, et arbore des palmes vert clair, qui portent de longues et fines épines sur leur milieu. Le jeune moucaya porte des épines sur son tronc, mais les perd en vieillissant. Il a une belle inflorescence couleur crème, et fait des grosses grappes de fruits verts et ronds, quasiment de la taille des awaras. Vous pouvez en apercevoir facilement à Montjoly près du rond-point des Ames-Claires, sur la pointe des Roches à Kourou, et le long de la RN1, surtout entre Bellevue et Organabo.


Un fruit difficile à manger et peu valorisé chez nous

Le moucaya ne se laisse pas facilement déguster. Il est aisé d'en ramasser autour de l'arbre, mais il faut ensuite casser sa coque verte pour découvrir la chair jaune, compacte et filandreuse, qui entoure le noyau. Même s'il intéresse peu d'entre nous, son goût se compare à celui d'un avocat, et il fait le régal des agoutis.
Pourtant, nous ne devrions pas nous détourner du moucaya : c'est un fruit très nourrissant, dont l'amande a une teneur élevée en protéines. Au Brésil, il est largement utilisé par les habitants pour leur propre alimentation, et celle des animaux domestiques. En Guyane, les nombreuses propriétés de ce fruit ont été étudiées notamment par Didier Béreau, maître de conférence en chimie à l'université de Guyane, qui a fait sa thèse de doctorat sur plusieurs fruits de palmiers. Une présentation de ses travaux a été faite au public en avril 2012 lors d'un café des sciences :
http://3ug7973hs6qu2q3xi8103stxe0k.wpengine.netdna-cdn.com/wp-content/uploads/2014/01/CONFERENCE_PALMIER_DIDIER_BEREAU.pdf

Les moucayas se récoltent sur une large période, qui va d'avril à octobre. Alors que ceux de Buzaré ont donné leurs fruits dès le mois dernier, bien d'autres n'ont pas encore commencé.

 

Le moucaya sur internet
Contrairement au loussé, le moucaya est bien référencé sur internet. Plusieurs sites d'amateurs de palmiers y consacrent une page, et offrent des présentations en anglais, en espagnol, et en portugais. Les entreprises et les institutions ne sont pas en reste.
Le site du ministère de l'agriculture du Brésil  a une rubrique sur le moucaya :
http://www.cpap.embrapa.br/publicacoes/online/COT78.pdf
Afin de mieux faire connaissance avec ce palmier sur le web, voici quelques uns de ses différents noms :
Aux Antilles : Grougrou, Glouglou
Anglais : Macaw palm
Espagnol : Coyol (Mexique), Grugru, Nuez del Paraguay, Mbocayá.
Brésilien / Portugais : Bocaiúva
Latin : Acrocomia aculeata