La fondation Abbé Pierre a publié, ce 31 janvier 2023, son 28ème rapport sur l'état du mal-logement en France. Une partie de cette étude s'intéresse à l'habitat indigne en Outre-mer, et donc en Guyane. Avant tout, les auteurs différencient l'habitat informel, l'habitat indigne et l'habitat traditionnel, qui n'est jamais réhabilité.
L'habitat indigne, informel et traditionnel
D'abord, l'habitat informel. Chez nous, il prend généralement la forme de bidonvilles, c'est aussi le cas à Mayotte. Quant à la présence d'habitat indigne, les auteurs du rapport notent que : "En Guyane, des poches d’insalubrité occupent souvent les fonds de cours ou des immeubles dégradés et sont, en général, le fait de marchands de sommeil qui louent des logements indignes à une population souvent étrangère et en situation irrégulière."
Pour l'habitat dit traditionnel, la fondation Abbé Pierre dit : "En Guyane, dans les bourgs et villages isolés, en général le long des fleuves, l’habitat traditionnel des Noirs Marrons ou des Amérindiens est essentiellement constitué de carbets ou de petites cases d’une pièce, en bois et couverts de tôles ondulées ou de paille, sans accès à l’eau, à l’électricité, ni aux réseaux d’évacuation des eaux usées et de ramassage des ordures".
37 000 habitations spontanées en Guyane
Tous ces paramètres - ainsi que le développement continu de ce type de logement - compliquent la quantification des habitats dits indignes. Néanmoins, selon le Ministère des Outre-mer, "l’habitat insalubre concernerait près de 110 000 logements sur un parc total de près de 900 000 logements (soit 12 %)."
En Guyane, il y aurait 37 445 habitations spontanées, 8 700 logements potentiellement insalubres, (évalués selon leur aspect extérieur) et 5 300 logements insalubres au bâti irrémédiable (dont les parcelles nécessitent de lourds travaux ou qu’il faut entièrement détruire, par le danger qu’elles représentent pour leurs habitants).
Par ailleurs, on apprend dans ce rapport de l'Abbé Pierre que les ultramarins sont particulièrement touchés par les défauts graves de confort. En Guyane, 47 % des ménages sont confrontés à au moins un défaut grave de leur logement. C'est plus qu'aux Antilles (31 %).
Cela passe par l'existence d’un vis-à-vis à moins de 10 mètres, des problèmes d’étanchéité et d’isolation (des murs, du toit ou du sol), des infiltrations ou des inondations.
Pour consulter le rapport de la Fondation Abbé Pierre dans son intégralité : L’État du mal-logement en France 2023