Sensibiliser le public à la lutte contre les féminicides, c'est le message porté par Karine Estelle Léo, alias KEL. Dans le cadre de son projet "Au mic by KEL", lancé en octobre 2021, l'auteure guyanaise a sorti Mutilée. Il s'agit de la 7ème œuvre d'une série de 10 slams écrits dans le cadre de son programme artistique. Elle a choisi de la publier ce 8 mars, journée internationale des droites des femmes.
J'ai choisi de le sortir le 8 mars, parce que c'est la journée internationale des droits des femmes... et le féminicide est une atteinte au droit à la vie, au droit au respect, au droit à la considération. C'est un texte assez glaçant. On a voulu créer une atmosphère glaçante, qui colle au texte.
Karine Estelle LÉO, auteure guyanaise
"La narration est celle d'un asticot qui se promène sur le cadavre d'une femme victime des coups portés par son conjoint", explique KEL. Elle poursuit : "La perspective est celle-ci parce qu'elle permet de découvrit le corps avec toutes les atteintes qu'il a pu subir."
A l'origine, une actualité dramatique
Et pour écrire ses textes, Karine Estelle Léo s'appuie sur l'actualité, des faits marquants ou un événement calendaire. Lorsqu'elle a écrit Mutilée, la France découvrait l'histoire tragique d'Emilie, une Guyanaise victime de féminicide à Charleville-Mézières.
Le 31 décembre, j'ai été refroidie, estomaquée, déconcertée par une nouvelle. On nous apprenait qu'une jeune guyanaise de 23 ans avait succombé à 30 coups de couteau de la part de son conjoint. Les informations disaient que ce n'était pas la première fois qu'elle avait été victime de violences, qu'elle avait porté plainte mais s'était ravisée... et donc qu'elle en était morte. C'était le 31 décembre 2022, ça veut dire qu'on commençait l'année 2023 avec une nouvelle comme celle-là.
Karine Estelle LÉO, auteure guyanaise
La prochaine et 8ème œuvre du projet "Au mic by KEL" sortira la semaine prochaine (13 au 19 mars 2023), dans le cadre de la semaine des inégalités fille / garçon. Elle s'intitule Farandole de coups et le lecteur aura une autre vision des violences conjugales. Dans cette histoire, la victime est un homme.