Charleville-Mézières : une Guyanaise tuée d'une trentaine de coups de couteau

Manifestation pour la journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre organisé le 25 novembre 2022 à Paris.
Un homme de 25 ans est soupçonné d'avoir tué ce samedi à Charleville-Mézières sa compagne d'une trentaine de coups de couteau. Âgée de 23 ans, la jeune femme était originaire de Guyane. Le mis en cause devait être présenté ce lundi à un juge en vue d'une mise en examen pour meurtre, a annoncé le procureur de Reims.

Appelée au domicile de la victime vers 6h30 ce samedi 31 décembre, la police avait découvert la jeune femme "en train de se vider de son sang". Elle est décédée à l'hôpital vers 9h00, a rappelé le procureur de Reims, Matthieu Bourrette, lors d'une conférence de presse.

Selon l'autopsie, la mère de deux enfants nés d'une précédente union est décédée d'une "hémorragie sanguine massive", atteinte de 30 plaies par arme blanche, "vraisemblablement" avec "deux armes distinctes". "Deux couteaux à la lame pliée" ont été retrouvés.

Une MST à l'origine de la dispute

Le soir des faits, en présence des deux enfants, âgés de trois et quatre ans, et de deux neveux de la victime, le couple s'était violemment disputé.

En garde à vue, le mis en cause a affirmé avoir découvert une semaine avant les faits "qu'il souffrait d'une maladie sexuellement transmissible", qu'il a imputée à sa compagne, ce qui aurait provoqué leur dernière dispute.

Selon ses déclarations, la victime aurait la première attrapé un couteau. "Enragé" selon ses propres mots, il l'aurait désarmée avant de porter "trois ou quatre coups".

Il aurait, selon ses dires, cessé de frapper après avoir aperçu un des enfants dans l'entrebâillement de la porte, puis brièvement pris la fuite avant de se rendre à la police, alertée par la famille de la victime.

Elle avait porté plainte pour violences conjugales

Originaire de Guyane, la victime "connaissait de longue date" le mis en cause, Keyshawn Harlequin. "Ils s'étaient retrouvés en métropole au printemps 2022, et il avait emménagé chez elle en juillet", a indiqué M. Bourrette.

Elle avait déposé plainte en octobre 2022 pour des violences conjugales survenues la veille, évoquant un autre épisode daté de juillet. Le mis en cause avait alors quitté son domicile.

Mais la jeune femme ne s'était pas rendue à un rendez-vous avec la justice fin octobre et avait retiré sa plainte début décembre, indiquant avoir "repris la vie commune".

Né au Guyana et titulaire d'un titre de séjour valable jusqu'à fin 2024, le mis en cause avait déjà été condamné, notamment en 2018 pour complicité de meurtre, et autres faits de violence. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.