Hôtels, pensions et restaurants pleins à craquer, chalands dans les boutiques, les rues et les allées du marché… Les fêtes de fin d’année ont paru un état de grâce aux commerçants d’Oiapoque : la frontière terrestre a rouvert le 20 décembre après 22 mois de fermeture. L'annonce ce matin (mercredi 5 janvier) de l'instauration de l'état d'urgence en Guyane a résonné comme le glas pour les acteurs économiques de cette ville frontière brésilienne.
On ne comprend pas pourquoi une frontière qui a coûté aussi cher a été fermée (construction du pont) aussi longtemps. Si les fêtes de Carnaval sont annulées au Brésil à cause de la 5e vague annoncée, ici, à Oiapoque, les gens vivent. Autrement, mais ils vivent. Aujourd’hui, on ne comprendrait pas que les autorités françaises referment la frontière alors que l’état de l’Amapa est majoritairement vacciné.
Lilma Da Silva Campos, vice-présidente de l’Association des Commerçants d’ Oiapoque
Spécificité de la frontière, l’activité commerciale oiapockoise fonctionne surtout les week-ends. L’attrait est toujours aussi important pour les Guyanais, séduits par un taux de change du Real toujours avantageux. Même si les modalités de passage sont plus contraignantes et pas toujours simples à suivre (un test PCR et un statut vaccinal valide obligatoire pour revenir en Guyane par le pont).
A Oiapoque, selon les autorités sanitaires brésiliennes, la population est largement vaccinée avec au moins deux doses. De ce fait, la vie a, semble-t-il, repris son cours. D’autant qu’aujourd’hui la grippe a pris le dessus sur la Covid-19, même avec le variant Omicron très contagieux.
Lilma Da Silva Campos est la vice-présidente de l’Association des Commerçants d’Oiapoque. Elle s’est battue durant plusieurs mois pour la réouverture du pont, soutenue par le sénateur social-démocrate de l’Amapa, Lucas Barreto.
L’économie d’Oiapoque a connu un vrai regain d’activité à Noël. Surtout dans le tourisme. Nous avons eu énormément de demandes de réservations pour les hôtels qui étaient remplis. Nous n’avions plus de place. Lors du réveillon de la Saint-Sylvestre, c’était le summum. Les habitants hébergeaient même des étrangers chez eux .
Lilma Da Silva Campos est la vice-présidente de l’Association des Commerçants d’ Oiapoque
Bilan d'un premier décompte à l'issue de deux ans de crise sanitaire, une quinzaine de commerces d’Oiapoque, surtout des hôtels et des restaurants, ont disparu. Les sites touristiques de PK6, PK7, PK9 très prisés des touristes Guyanais n’ont pas rouvert leur portes. D’autant que la plupart n’avait pas de trésorerie leur permettant de supporter la crise, les aides économiques au Brésil sont quasi inexistantes.