Après le choc, la colère. Les professionnels de santé de Guyane réagissent après les deux agressions violentes subies en quelques jours par deux infirmières à Matoury et à Maripasoula.
Ce vendredi 21 mars, ils organisent "un temps de rassemblement et un arrêt total des soins de 10h00 à 11h00", explique Awatef Argoubi, présidente de la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) Guyane. Les pharmacies sont également solidaires au mouvement.
D'ailleurs, l'unique pharmacien de Maripasoula, commune où l'une des deux infirmières aurait subi un viol, a décidé de fermer jusqu’à ce que l'auteur des faits présumés soit appréhendé.
Je me positionne d'une façon plutôt réfléchie en essayant de garder mon calme. Mais c'est une commune où tout le monde se connaît, donc là il faut que les noms sortent et le seul moyen c'est de faire pression et c'est d'arrêter le soin [...] On ne peut pas acquiescer ça, il faut réagir.
Christophe Martinez, docteur en pharmacie à MaripasoulaExtrait du journal de 8h00
Les temps de rassemblement sont prévus à Cayenne, Kourou et Saint-Laurent du Maroni. "J'ai reçu des appels de collègues de Martinique et de Guadeloupe qui feront comme nous pour apporter leur soutien", ajoute Awatef Argoubi. L'infirmière espère aussi que la population prenne conscience de la situation et soit partenaire du mouvement.
Un rendez-vous avec le préfet samedi
Les professionnels de santé auront, par ailleurs, une rencontre avec le préfet Antoine Poussier ce samedi 22 mars à 11h00. Ils comptent demander la généralisation à tout le territoire du bouton "police connectée" déjà mis en place à Cayenne.
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La Fédération Nationale des Infirmiers en Guyane souhaite aussi que des ateliers de sécurité et de défense soient organisés sur l'ensemble du territoire à destination des professionnels de santé.
Le reportage de Karl Constable et Nikerson Perdius.