Amapa et Yana Learning : de nouvelles applications locales lancées par des Guyanais

Les plateformes numériques (sites web et applications) font aujourd'hui partie intégrante de notre quotidien. Christant Sophie, un enseignant de 32 ans, l'a bien compris. C'est la raison pour laquelle il a créé Yana Learning. Il s'agit pour l'instant d'un site web, qui sera bientôt disponible en application.

C'est comme un hub où les enseignants et les élèves peuvent se rencontrer [...] Il faut que les enseignants s'inscrivent sur la plateforme pour pouvoir réaliser l'accompagnement scolaire des élèves, qui s'inscrivent aussi.

Un système pour permettre d'établir des liens, c'est aussi l'idée de Malick Grand-Bois. Cet ingénieur en informatique de 26 ans s'y connaît dans le domaine. Après huit années d'études entre la France hexagonale et la Chine, il est de retour en Guyane depuis un an.

Il travaille aujourd'hui à son compte, "je fais de la prestation de service principalement, du développement logiciel, site web, application", explique-t-il. Mais cette fois, c'est son produit qu'il présente. Il s'agit d'Amapa, pour "Application de Mise en relation entre Artisans et Particuliers".

"Elle a été créée en Guyane et pensée pour la Guyane", dit l'ingénieur en informatique. Il y a déjà 500 téléchargements en trois mois. Malick Grand-Bois a été aidé par Guyane Développement Innovation, la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Guyane, ainsi que par la Caisse des Congés Payés.

Depuis le 13 juin, date de création de l'application, les utilisateurs d'Amapa peuvent donc joindre des professionnels de tous les domaines et leur demander un devis.

Sur Yana Learning aussi, les apprenants ont le choix. Ils peuvent choisir la matière sur laquelle ils souhaitent travailler, mais aussi leur niveau. Par ailleurs, "les professeurs sont sur la plate-forme et, par rapport aux tarifs qu'ils ont eux-mêmes fixés, ils sont rémunérés", précise Christant Sophie.

Les applications locales encore en développement en Guyane

Selon l'enseignant derrière Yana Learning, les plates-formes numériques comme la sienne sont trop peu présentes en Guyane. Même constat pour Malick Grand-Bois :

Je me suis aperçu qu'ici, au niveau numérique, on est très limité. On est encore sur des moyens traditionnels de publicité. Les entreprises ne sont pas spécialement référencées, tout le monde n'a pas de site internet... Et plutôt que créer un site internet à chaque entreprise, j'ai préféré créer une seule solution sur laquelle je pourrai réunir tout le monde.

Face à un tel constat, les deux créateurs que nous avons rencontrés ne prévoient pas de s'arrêter là. Christant Sophie souhaite mettre en place une intelligence artificielle à destination des enseignants pour leur permettre "d'économiser beaucoup de temps sur leurs travaux". Il en est à la phase de test.

Malick Grand-Bois, quant à lui, souhaite étendre l'application Amapa. Elle existe désormais en Martinique et en Guadeloupe. Il a d'autres idées qu'il espère mettre en place à l'avenir.