Combattre les organisations criminelles qui contribuent à la déforestation de l'Amazonie. C'est l'un des objectifs du plan AMAS, "Amazone : Sécurité et Souveraineté" lancé par Brasilia.
Coopération internationale
Le plan prévoit entre autres de renforcer les équipements tels que bateaux et hélicoptères. L'Amazonie recouvre un territoire de 6,3 millions de km2 dont près des 2/3 se trouvent au Brésil. Un centre de coopération policière internationale réunira aussi à Manaus (au cœur de la région) des agents des pays abritant la forêt. Ce centre établira 34 bases à travers toute l’Amazonie.
Grandes ambitions et urgence
Luiz Inacio Lula da Silva, président du Brésil est dithyrambique :
« Jamais dans l'histoire du Brésil une mesure aussi extraordinaire n'a été prise pour tenter de protéger l'Amazonie. »
A la clef, 54,6 millions d'euros fournis par le fonds pour l'Amazonie, alimenté entre autres par la Norvège, l'Union Européenne et les Etats-Unis. Ce fonds a déjà reçu plus de 1,2 milliard d'euros. Mais outre le financement, il faut gérer le temps de mise en œuvre. Lula met en garde. Il n’oublie pas que son mandat se termine fin 2026 avec le risque de voir revenir ensuite un président peu soucieux de la protection de l’Amazonie comme l’avait été son prédécesseur Jaïr Bolsonaro :
« Si cela prend un an de plus, nous terminerons le mandat actuel sans avoir mis en œuvre notre plan. Je veux donc lancer un appel à mes collègues qui vont mener à bien ce projet : Ca doit être rapide. Il faut aller au-delà des manuels. »
Sauver l’Amazonie : le rôle du Brésil et… du reste du Monde
En 2023, le Brésil, a réduit de moitié les déboisements par rapport à l'année précédente. Ils ont atteint leur niveau le plus bas depuis 5 ans. Et la fin de la déforestation illégale est prévue pour 2030. Reste que l'action locale contre l'orpaillage clandestin, l’exploitation sauvage du bois ou autres trafics et fléaux représente encore un défi majeur. Mais elle ne suffira pas. Le problème de la protection de l’Amazonie est aussi celui des effets du réchauffement général qui touchent la forêt. Il est donc planétaire comme le rappelle Marina Silva, ministre de l'environnement et du changement climatique du géant sud-américain :
« Si le monde ne fait pas sa part pour réduire les émissions de CO2 dues à l'utilisation de combustibles fossiles, nous perdrons l'Amazonie de la même manière, car elle pourrait entrer dans un processus de transformation en savane »
Pour sauver l'Amazonie, le Brésil joue le jeu, mais renvoie aussi la balle dans le camp du reste du Monde…