Penser l’Amazonie au-delà des frontières à travers la photographie. Un thème porteur et passionnant qui fait l’objet d’un congrès international intitulé « Amazonique ». Cet événement est mis en scène par la MAZ (Maison de la photographie Guyane-Amazonie). Ces rencontres et ateliers vont se tenir du 18 au 21 novembre à Rémire-Montjoly en présence d’une trentaine de professionnels de l’art contemporain et de la photographie.
Karl Joseph, le président de l’association « La tête dans les images » nous avait présenté en 2023 le projet de la Maison de la Photographie qui devait être implantée dans une bâtisse ancienne à rénover à Montjoly. Le projet a évolué et en accord avec la Municipalité de Rémire-Montjoly, ce centre d’art devrait finalement voir le jour au bourg de Rémire :
« L’idée c’est d’inventer un projet artistique culturel dans ce bourg pour le redynamiser… Tout le projet artistique et scientifique doit être affiné maintenant. En attendant la réalisation physique, nous avons décidé de changer de nom et de devenir : La maison de la photographie Guyane Amazonie », la MAZ. Et nous poursuivons notre projet scientifique avec l’organisation du congrès Amazonique. Cela permet d’asseoir la Maison de la photographie comme un lieu où s’expose de la photo tout en étant un espace de réflexion sur les enjeux de l’image sur notre territoire guyanais, caribéen et amazonien. »
Amazonique devrait avoir lieu tous les deux ans.
Un travail de coopération artistique dans l’univers amazonien
Pour ce congrès Amazonique qui se déclinera en conférences et ateliers, des délégations extérieures composées de commissaires d’expositions, de photographes, d’artistes sont attendues du Surinam, du Brésil, des Etats-Unis, de la Guadeloupe, de la Martinique et de France.
« Nous travaillons avec des gens du plateau des Guyanes, du Para au Brésil. Nous avons la chance d’avoir Bélem à côté où il existe un fort dynamisme autour de la photo. Mais il était, aussi, intéressant d’inclure la Caraïbe. Nous avons des liens très forts avec la Guadeloupe et la Martinique. Nous collaborons pour des programmes de résidences de photographes dans les trois régions. C’est important de nous positionner comme une maison de la photographie dans notre zone élargie. »
En Guyane, on compte environ une trentaine de photographes dont dix qui vivent de ce métier. Il y a de plus en plus de collaborations régulières avec des photographes guyanais installés à Paris tout comme avec ceux des Antilles. "La biennale des Rencontres photographiques a vraiment placé la Guyane comme une référence auprès des professionnels de la photo précise Karl Joseph.»
Vanessa Selk, conseillère en art, installée à Miami sera présente et assurera des formations pour les photographes et les collectionneurs. Elle sera présente à un des ateliers prévus le mardi 19 novembre à La Petite Maison verte à Montjoly, « Traduire les cosmovisions de l’Amazonie ».
L’association "La tête dans les images" devenue la MAZ, fortement impliquée dans la médiation rayonne également dans le milieu scolaire. Une employée responsable des publics arrive à sensibiliser 2500 élèves chaque année assurant ainsi la transmission de l’art photographique. Durant ce congrès, un atelier d’éducation artistique « Mayouri des savoirs et des outils pédagogiques » animé par Irène Almeida, photographe à Bélem et Patrick Lacaisse, directeur du Karma à Mana est prévu au lycée Lama-Prévot le 19 novembre.
Ce congrès s’achèvera le jeudi 21 novembre par une « Balade Ethnobotanique » au sentier Vidal. Marc Alexandre Tareau sera le guide de cette exploration de la flore locale donc amazonienne utilisée dans les pharmacopées traditionnelles guyanaises.
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