Il y aura bien une maison de la photographie en Guyane à la rentrée 2024.
La dynamique association « La tête dans les images » qui organise l’événement bi-annuel « Les rencontres photographiques de Guyane » (prévues en novembre 2023) porte ce projet depuis 2 ans. Fin 2022, le dossier de la MPGA a été présenté aux élus. Ils ont majoritairement adhéré à cette ambition qui cumule de nombreux avantages dont celui de sauvegarder et valoriser, entre autres aspects, le patrimoine guyanais. Ce centre sera situé, route Montjoly dans une propriété édifiée dans les années 50 par feu Mr Bertrand (lui même photographe de renom), et dotée d’un grand jardin qui servira d'espace d'exposition à ciel ouvert. Outre la maison ancienne, un bâtiment moderne de 130 m2, situé à l'arrière, accueillera les expositions.
Un restaurant gastronomique, tenu par deux jeunes chefs guyanais, est également prévu dans ce lieu.
Un projet éducatif de premier plan
Pour Karl Joseph qui mûrit de longue date ce projet pour la Guyane, il y a matière à intéresser l’ensemble de la population y compris la jeunesse :
« La jeunesse guyanaise n’étant pas faite d’un seul bloc nous ne pourrons pas l’intéresser tout entière. Mais nous espérons néanmoins intéresser et sensibiliser un maximum de jeunes à l’image et à la photo, en particulier. Dans nos vies, la photo occupe une place de plus en plus importante. Nous échangeons les photos et les consommons en quantité exponentielle via nos réseaux sociaux et cette mission est primordiale. Nous avons donc prévu un « carbet pédagogique », un espace qui nous permettra d’accueillir tout au long de l’année cette jeunesse qui représente 50% de la population guyanaise. Les enfants et les ados issus du milieu scolaire, mais pas seulement, y seront les bienvenus pour des ateliers d’éducation à l’image, des rencontres avec des professionnels… Ce public et les moins jeunes seront aussi accompagnés par des médiateurs dans la découverte des expositions. Mais pour réussir encore faut-il que le lieu soit accessible à tous. C’est pourquoi nous travaillons à ce que la maison de la photographie de Guyane-Amazonie puisse être desservie facilement aussi bien par les transports scolaires que communs. »
Des travaux qui devraient démarrer au mois de septembre
Pour faire avancer ce dossier de maison guyanaise de la photographie, l’association a du se démultiplier et frapper – avec succès- à toutes les portes pour obtenir des soutiens :
« Aujourd’hui, nous avons le soutien de la Collectivité de Rémire-Montjoly et de l’Etat et sommes accompagnés par le cabinet AK Architecture, pour l’étude de faisabilité du projet. Le but de cette étude était d’imaginer un lieu qui puisse nous permettre de doter la Guyane d’une vraie salle d’exposition dédiée à la photographie. Nous avons aujourd’hui des plans détaillés et un estimatif précis du coût des travaux de réhabilitation et construction de la Maison de la Photographie de Guyane-Amazonie. Nous avons présenté les résultats de cette étude lors d’une réunion publique en décembre à l’auditorium de Rémire-Montjoly, puis à nos différents partenaires. Ils nous ont réaffirmé leur soutien mais il faut, aujourd’hui, que nous ayons des réponses précises sur le montant de leur engagement financier. En attendant, nous avançons avec les propriétaires du lieu sur les démarches légales afin de démarrer les travaux en septembre 2023 pour une livraison en juin 2024. »
Une Maison de la Photographie et un Espace pluriel en 2024
Si les artistes de Guyane se battent pour un obtenir un centre d’accueil multidisciplinaire à Cayenne, Rémire-Montjoly sera doté du sien grâce à la Maison de la Photographie :
« La Maison de la Photographie de Guyane-Amazonie se compose de deux immeubles dont un moderne. Le premier étage que nous appelons l’Espace Pluriel, proposera aux associations qui le désirent, des locaux. Ce sera une première façon d’intéresser et de mêler d’autres associations au projet. Et puis, l’association la Tête Dans les Images qui porte le projet de la maison collabore déjà tout au long de l’année avec différentes associations telles AVM à Saint-Laurent-du-Maroni ou encore Guyane Art Factory à Cayenne.Toutes ces actions artistiques et de médiation que nous menons seuls ou en collaboration depuis plus de 10 ans, viendront s’ajouter et enrichir la programmation d'un lieu unique dans les outre-mer mais aussi dans notre zone géographique. »
Comme le souligne Karl Joseph, bien que n'existant pas encore physiquement, la MPGA a déjà été intégrée au réseau national Diagonal ( Réseau National des Structures de Diffusion
et de Production de Photographie). Cela permet de monter des expositions avec les autres centres photographiques en France et ainsi de diffuser plus régulièrement les travaux des photographes guyanais accueillis en résidence par la "Tête dans les images". Une manière efficace de rayonner également au niveau national et international.
La Maison de la Photographie devrait être un outil culturel pointu. Il servira à la Guyane entière et à l'Amazonie, tout en étant un puissant vecteur de connaissances, d'émulation et d'expressions artistiques du monde ultra marin.