L’histoire du Tour de Guyane, est dense, riche, fourmille d’anecdotes et de légendes racontant le nécessaire dépassement de soi. Une épopée qui prend racine dans la passion inconditionnelle que les cyclistes guyanais vouent au vélo.
Goût de l’effort, endurance, égalité, discipline, persévérance, les valeurs sportives sont largement dominantes dans le cyclisme. Un sport populaire, fédérateur, généreux, qui depuis des décennies, déchaîne les foules, entretenant toujours un suspens haletant. Le public s'attache inconditionnellement, à ces "héros" d'une nouvelle ère, juchés sur leur engin, sous un soleil de plomb, avalant des kilomètres.
Route de Guyane, Trophée du Littoral, Grande Boucle Guyanaise, Trophée de l'Espérance, ou Tour de Guyane, cette compétition a changé de nombreuses fois d’appellation. Avec le temps, elle s’est professionnalisée en s’ouvrant sur le marché international.
Prémices en 1950, concrétisation en 1960
La première grande course a eu lieu en 1960. Ernest Caveland, dirigeant du premier club de vélo en Guyane, "l’Espoir cycliste Guyanais" organise le Cayenne-Sinnamary-Cayenne, la première course guyanaise du genre.
Mais la véritable aventure débute en 1968 avec la "Route de Guyane", elle permet aux coureurs de rallier pour la première fois Saint-Laurent-du Maroni depuis Cayenne, aller-retour. Près de 600 km en trois jours, entre le 9 et le 11 novembre.
Ils étaient 24 coureurs au départ de ce que l’on compare à l’époque à l’enfer du Nord, la course "Paris - Roubaix" en raison des 40 km de piste à Saut Sabbat. José Tsang-Sam-Moï tout juste âgé de vingt ans remporte l’épreuve.
1975 : première course régionale
Le premier "Trophée du littoral" se déroulera en 1975. Joseph Causse président du comité cycliste de l’époque (1973-1982) a déjà pour ambition d’ouvrir la compétition aux coureurs internationaux. Le départ se fera du Surinam avec en invités des coureurs antillais et surinamais. Inédit ! Au total 455 km. Une compétition remportée par le guyanais Gilbert Daniel du "Vélo Club Guyanais".
La compétition va ensuite connaître des fortunes diverses, avec plusieurs changements de configuration et de dénomination. C’est en 1978 que le Tour devient une course à étapes internationale.
Il y a eu d’abord Paramaribo-Cayenne, puis le Tour du Littoral qui marque les débuts du Tour de Guyane il y a aussi la Route de Guyane, les routes auparavant n’étaient pas celles d’aujourd’hui, elles étaient poussiéreuses pas carrossables, aujourd’hui nous sommes dans d’autres conditions. Actuellement, c’est le rendez-vous incontournable du mois d’août et il y a aussi toutes les infrastructures qui n’avaient pas les moyens a l’époque d’accueillir la caravane. Les équipes dormaient dans des écoles avec des matelas. Ce n’était pas toujours suffisant, mais on s'adaptait. Ça a permis de donner une meilleure visibilité du Tour de Guyane.(...) Patrice Ringuet a remporté le tour en 2014, et depuis personne. Le Tour semble perdre de sa compétitivité Aujourd’hui nous avons Dilhan Will qui est au-dessus du lot, mais auparavant il y avait Patrice Ringuet, Raymond Polony, Jean Ringuet, Ludovic Exfort, Patrice Denays-Candau, et tous les autres que j'oublie, ces coureurs avaient du caractère(...) Il y a un phénomène actuellement, c’est l’arrivée de coureurs qui ont 30/35 ans mais n'ont pas la culture, d'être compétitifs dans cette compétition qui est vraiment professionnelle. Le Tour est devenu beaucoup plus rapide également, le rythme est très relevé. Le Tour a beaucoup bougé, il est sur des multisupports, donc il est international et professionnel.
Jean-Marie Victor journaliste France Guyane
Le Tour devient donc, international à partir de 1978. C’est en 1995 qu’il prend définitivement le nom du "Tour de Guyane". Entre-temps, Il s’est également appelé "Tour de l’Espérance" (1992), "Tour intercommunal" (1993) et enfin "Tour de l’avenir" en 1994.
Le Tour cycliste de Guyane, au fil des éditions, a gagné en popularité et en rayonnement. Il s’impose sur la scène du cyclisme mondial. Cette 32eme édition est un accomplissement, le résultat d'une histoire sans fin.