On sait désormais que la fenêtre de tir sera entre 15h00 et 18h00. C'est l'une des précisions données par les équipes qui travaillent sur Ariane 6 lors d'un point presse, ce 25 juin. C'est un délai plus long que la norme, a expliqué Toni Tolker-Nielsen, directeur du transport spatial à ESA.
"Tout était nominal" suite à la répétition générale
Les équipes sont aussi revenues sur la répétition générale qui s'est tenue le 21 juin dernier. Le matériel de vol a été testé pour la première fois. "Tout était nominal", a confirmé Toni Tolker-Nielsen. Aucun point critique mettant en question la date du lancement n'a été relevé pour l'instant.
En cas de report, le lancement devra idéalement se tenir durant le mois de juillet ou, dans le pire des cas, en septembre. Cela pourrait être le lendemain de la date initiale (le 10 juillet) si le lanceur n'a pas été rempli ou après 48 heures s'il a été rempli en ergols. Le temps de régler le problème, de le vider et de le reremplir.
Plusieurs "petites" charges à bord de la fusée
Ce vol de qualification d'Ariane 6 devrait permettre avant tout de "vérifier le bon comportement du lanceur". La fusée devra embarquer "de tout petits passagers par rapport à la capacité réelle du lanceur". Il y aura notamment huit CubeSat, cinq "expériences" qui prendront des mesures jusqu'à la retombée de l'étage dans le Pacifique et des capsules de rentrée atmosphériques qui seront libérées.
On a l'impression d'avoir une coiffe très vide, mais ça reste une mission qui remplit pleinement les objectifs de qualification
Toni Tolker-Nielsen, directeur du transport spatial à ESA, précise qu'il n'y a pas de satellites en général sur les vols inauguraux, ni de charges utiles "très précieuses".
"Tout le monde est conscient du risque d'échec"
Ce vol devra donc permettre de qualifier le lanceur par rapport à ses performances au sol. "C'est une démonstration que tous nos modèles (mécaniques, thermiques, électriques) fonctionnent et on ajuste après pour avoir des modèles valables", explique Toni Tolker-Nielsen. Il ajoute : "il faut quand même que la mission aille jusqu'au bout pour qu'on ait une pleine démonstration, c'est clair."
Il y a déjà eu des statistiques sur les vols inauguraux et, il paraît que la moitié ne se passe pas comme prévu. Je pense qu'on peut faire mieux avec Ariane 6, mais le 9 juillet va nous le confirmer.
Toni Tolker-Nielsen, directeur du transport spatial à ESA
Plusieurs centaines de personnes participeront directement à l'étape finale de la campagne de lancement à Kourou, mais aussi depuis l'Europe continentale. Les équipes se disent enthousiastes. Toutefois...
Du côté d'ArianeGroup, tout le monde est conscient du risque d'échec, pour autant on essaie d'acquérir la conscience que toutes les vérifications ont été faites. Il y a des choses qu'on ne peut pas tester avant de voler, donc ce risque est présent [...] tout l'monde reste modeste face aux risques.
Franck Huiban, directeur des programmes civils d’ArianeGroup
"Je suis enthousiaste à 96% et il y a 4% de nervosité", confie, lui, Toni Tolker-Nielsen.
Le satellite du premier vol commercial déjà identifié
Ariane 6 est conçue pour effectuer jusqu'à 12 lancements par année, contre sept pour Ariane 5. Toutefois, le premier pallier sera de neuf vols par an au début pour la dernière génération de lanceur.
Il faudrait plusieurs mois avant de débuter les lancements commerciaux. Si le vol inaugural se passe mal, des investigations devront être réalisées, puis un deuxième vol de démonstration. Le délai entre la démonstration et le vol commercial dépend des corrections nécessaires.
D'ailleurs, le passager de la première mission attend la démonstration avant d'engager les activités vers la Guyane. Le satellite est déjà identifié, mais les équipes ne communiquent pas sur le nom de ce client pour l'instant.