Un procès en appel
31 mars 2015 : le corps d’Anne-Marie Leboulanger est retrouvé à son domicile par son mari, une blessure profonde à la gorge. Le rapport d’autopsie indique que la mort a été causée par la section des carotides droite et gauche, à l’aide d’une arme blanche.Condamné par la cour d’assise de Cayenne en 2019, Darwin Asprilla a décidé de faire appel.
« Mr Asprilla a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assorti d’une peine de sûreté de 22 ans, ce qui est la plus lourde peine prévue par le code pénal depuis l’abolition de la peine de mort, ça nous semble particulièrement lourd particulièrement au regard du jeune âge de l’intéressé et des circonstances dans lesquelles l’instruction a été conduite à l’époque »
Une audience difficile
Car après les faits, Darwin Asprilla est parti en Colombie, son pays natal, il ne sera interpellé qu’en 2017 en Guyane, suite à un cambriolage.Ce nouveau procès s’est ouvert ce matin dans une salle presque vide. Une audience difficile pour la famille de la victime, représentée par Me Boris Chong-Sit.
« Ils pensaient qu’après le premier procès les choses allaient pouvoir s’entériner dans la vérité judiciaire mais il n’en est pas ainsi et donc nous allons étudier ce procès avec beaucoup d’intérêt. On espère que la peine sera confirmée en appel. La réclusion criminelle à perpétuité me semblait adaptée aux faits qui étaient reprochés à monsieur Asprilla. Ce sont des faits extrêmement graves, un crime abominable qui a été fait de sang froid contre une personne vulnérable. Et évidemment le retentissement pour la famille de madame Leboulanger était dramatique et terrible »
Darwin Asprilla se dit innocent
Les enquêteurs de la section de recherches de Cayenne ont rappelé les éléments fondamentaux de l’enquête, avec notamment les traces ADN de Darwin Asprilla retrouvées dans la voiture de la victime, une Twingo déposée sur un parking, cité Cabassou.Aujourd’hui âgé de 23 ans, Darwin Asprilla est seul dans le box des accusés, entouré par trois gendarmes lourdement équipés. A la barre, il affirme ne pas avoir tué Anne-Marie Leboulanger, et s’être rendu à son domicile avec deux complices, surnommés Cho Face et El Chapo, aujourd’hui décédés.
Les jurés ont pu découvrir une personnalité complexe, qualifiée de psychopathique par les experts qui soulignent son absence d’empathie. Le procès doit se dérouler jusqu’à jeudi.
Compte-rendu d'audience de Sébastien Laporte et Frédéric Larzabal :