Avec le retour de la pluie, les cas de leptospirose susceptibles d’augmenter

C'est l'alerte lancée par l'Agence Régionale de Santé dans la Lettre Pro de ce 15 décembre. Avec le retour de la pluie, une hausse probable des cas de leptospirose est à prévoir.

Le 24 août 2023, la leptospirose est redevenue maladie à déclaration obligatoire. Cela signifie que les cas doivent être transmis, par les médecins et biologistes, aux médecins inspecteurs de santé publique et à l'ARS, puis aux épidémiologistes de Santé publique France. La leptospirose n'était plus sur cette liste (composée de 38 maladies) depuis 1987.

Elle est donc surveillée de près ces derniers mois, ce qui devrait permettre aux autorités compétentes de mettre en place des dispositifs. Justement, un plan de gestion de la leptospirose va pouvoir être rédigé par l’ARS, au niveau local, indique l'agence dans sa Lettre Pro du 15 décembre.

La pluie favoriserait la transmission de Leptospira

Avec l'arrivée de la saison des pluies, les cas risquent d'augmenter. Selon les spécialistes Paul Le Turnier et Loïc Epelboin - qui ont rédigé un volet sur la leptospirose dans une étude sur les pathologies de Guyane - la pluviométrie exceptionnelle des deux dernières années peut être à l'origine de cette évolution.

L'augmentation récente est probablement à relier à un indice pluviométrique exceptionnellement fort depuis 2020, responsable d'inondations répétées, notamment en zone urbaine, regroupant ainsi les conditions propices à la transmission de Leptospira.

Extrait de l'étude "Panorama des pathologies infectieuses et non infectieuses de Guyane en 2022"

Pour appuyer cette théorie, l'Agence Régionale de Santé note qu'en 2023, alors que la saison sèche a été particulièrement forte, le nombre de cas détecté a fortement baissé.

Les professionnels de la santé devront donc être très attentifs. D'après Dr. Le Turnier, l'un des auteurs de l'étude, "il y a souvent un décalage de 10 à 15 jours entre la reprise de la pluie et l’arrivée des premiers cas". Mais la pluie n'est pas le seul facteur de risque. S'ajoutent à cela : les habitats insalubres, les dépôts sauvages de déchets et la présence de rongeurs excréteurs.

En effet, la transmission passe par la pénétration cutanée ou muqueuse de leptospires pathogènes lors d'un contact avec un milieu humide contaminé par de l'urine de rongeurs excréteurs.

Comment se protéger de la leptospirose ?

Santé Publique France indique que "les mesures de prévention reposent sur des mesures de contrôle collectives" : dératisation, contrôle des populations animales, drainage des zones inondées, gestion des déchets. Toutefois, il y a aussi des mesures individuelles :

  • Port d'équipements de protection (bottes, gants, cuissardes) dans la pratique d'une activité professionnelle à risque (agriculteur, éboueur, égoutier), mais aussi d'un sport en eau vive (kayak par exemple) ;
  • Éviter les baignades en eau trouble / boueuse ;
  • Éviter de marcher pieds nus ou en sandales / savates dans une zone inondée, boueuse ou dans des flaques ;
  • Protéger les plaies avec des pansements étanches.

Les symptômes sont variés, mais les malades ont généralement de la fièvre, des douleurs (musculaires, articulaires et abdominales) et de forts maux de tête. La maladie peut s'aggraver et s'étendre au foie, aux poumons, aux reins. En cas de doute, consultez votre médecin au plus vite.