Une banque de semences forestières et fruitières à Macouria

Des plants de jacquiers
Conserver la diversité forestière et fruitière de la Guyane : tel est l’objectif d’une ferme-pépinière qui se lance dans un projet de banque de semences à Macouria. Les graines et les plants devenus rares aujourd’hui y seront cultivés pour permettre à l’agriculture locale d’en disposer.
Un patrimoine sur le point de disparaître est abrité dans une serre, à Macouria. Cette ferme-pépinière, baptisée L’Agroforestière, sera bientôt une banque de semences, un coffre-fort à ciel ouvert visant à préserver la biodiversité forestière et fruitière guyanaise.
On peut y trouver des espèces végétales devenues rares, comme des plants de « Jaune d’œuf » ou pouteria campechiana
Ainsi que le remarque, l'ingénieure agronome, Fanny Miss, gérante de l'exploitation agroforestière :

"C'est une plante qu'on connaissait avant, que les gens mangeaient régulièrement, les enfants la cueillaient directement sur l'arbre ... cela a vraiment la couleur d'un jaune d'oeuf et quand on goûte c'est très sucré.."


Un projet estimé à 250 000 euros


Dans cette pépinière, on trouve aussi d'autres espèces endémiques d'arbres de Guyane comme le courbaril . Son fruit est appelé "caca chien" en raison de son odeur forte et entêtante. Il possède de multiples vertus médicinales.
 
Des variétés désormais méconnues de sapotis, de maracujas, de prune-café ou encore de jacquiers sont cultivées dans cette petite exploitation d’à peine deux hectares et demi. C’est souvent en discutant sur les marchés que la gérante de cette pépinière repère les espèces à cultiver
L’objectif est de développer une banque de semences libres de droit, et de structurer une véritable filière de semenciers.
L’exploitation est labellisée en agriculture biologique. Dans le personnel, on retrouve deux stagiaires, des élèves de seconde venues de Mana qui participent aux cultures et se réjouissent de ce qu'elles apprennent.
Le projet nécessite un budget de 250 000 euros sur trois ans pour être mené à bien. Il fait l’objet d’un vote citoyen dans le cadre d’un appel à lancé par le ministère de la Transition écologique et solidaire.