Bryan George dispose d’un mois pour s’installer, prendre ses marques dans l’univers américain avant de repartir fin juillet en France afin de retrouver l’équipe nationale et disputer la Coupe du Monde de basket prévue du 25 août au 10 septembre.
Un homme qui se renouvelle événement après événement
« J’essaie de prendre tout ce qui m’arrive comme une aventure, de ne pas trop me prendre la tête avec la réalité et le côté un peu sérieux des choses. Je me dis que le basket est un moyen, un véhicule pour pouvoir atteindre des objectifs de vie comme voyager, prendre du plaisir, être heureux. J’emprunte ce véhicule là où il m’emmène et le jour où cela s’arrêtera j’aurai pris le plus de plaisir possible avec ma famille. »
Ni fourmi, ni cigale, Bryan n’a pas de plan B défini :
« Si je dois m’adapter, je le ferai. Je reste sur le plan A et je verrai jusqu’où il m’amène. Le jour où je ne prendrai plus de plaisir, j’envisagerai autre chose. Je ne me mets pas d’objectif de reconversion »
Un couple binôme qui se laisse porter par la vie
Mais finalement n’est-il pas depuis tout jeune dans ce processus d’adaptation ? « Avec ma compagne, nous sommes partis très jeunes de Kourou, c’était en 2006. Nous étions au lycée et nous avons pris la décision de partir. Nous avons fait le grand saut ensemble sur des expériences et c’est notre leitmotiv depuis ce temps-là. Sans regret et on se laisse porter par la vie. »
Bryan peut se « déporter » un peu partout mais avec ses attaches familiales. Avec Arielle, son épouse, il forme un binôme complémentaire et soudé :
« Je lui dois beaucoup de choses car si j’ai pu vivre ma passion et mes rêves c’est grâce à son état d’esprit. Elle m’a toujours amené de la stabilité en me disant : vas-y, tente tes expériences et c’est vraiment grâce à elle que j’ai pu vivre tout cela. »
Papa depuis 2018, il s’attache à donner un ancrage culturel guyanais à ses filles.
« Grâce à mes parents et à la famille, nous avons toujours cet ancrage de la Guyane même si nous n’avons pas pu y retourner depuis 2018. Nous recevons beaucoup de vidéos pour sensibiliser les filles à l’environnement guyanais, nous leur lisons des livres en créole, nous leur donnons des repères en leur disant que l’on vient de là-bas. Elles ont déjà conscience de leur culture créole. »
Anaya, 5 ans et Aylie, 2 ans vont avoir la chance de découvrir Atlanta, la ville de Martin Luther King :
« C’est la ville des droits civiques, c’est cool de pouvoir connaître cela. Les filles pourront aller dans les musées. Ce n’était pas fait exprès mais peut-être un signe du destin parce que mon épouse était déjà fan d’Atlanta, découverte en 2005 ».
Il n’est pas toujours facile pour ce coach, très occupé au quotidien, d’être avec ses enfants. Néanmoins, il affirme déjà :
« Mes filles feront ce qu’elles voudront. L’essentiel c’est qu’elles tirent du plaisir de ce qu’elles feront. Je ne les influencerai pas. Mon père m’a laissé suivre ma passion et être à fond dans mon projet. Cela m’a permis de me focaliser sur les moyens de réussir. »
Concilier l’excellence sportive et le business
Le sport de haut niveau, apparaît de plus en plus comme un milieu mercantile qui nécessite d’être doté d’une forte personnalité. Bryan George en a pris conscience très tôt. Mais pour lui, au-dessus, il y a un aspect humain qui demeure essentiel :
« Au quotidien, on est conscient de l’aspect mercantile. Cet aspect-là fait partie du business. C’est un milieu où l’on doit faire gagner de l’argent mais il y a aussi l’humain, le relationnel. On deale avec des êtres humains, ce n’est pas un travail administratif. C’est vrai, arrive un moment, où, parce qu’on n’est plus à la mode, on est écarté et remplacé. Mais au quotidien, je préfère me concentrer sur les personnes avec qui je travaille en tenant compte des exigences de mon métier. »
Ce sont des agents qui négocient les contrats du coach guyanais. Mais à lui de savoir se créer des relations et du lien pour pouvoir atterrir où il veut. Il lui faut donc se faire connaître pour se faire embaucher :
« C’est grâce à toutes les personnes que j’ai rencontrées dans ma vie que j’ai créé de vraies relations qui ont fait qu’aujourd’hui, le coach d’Atlanta m’a choisi ».
À la poursuite du bonheur
« Je pars pour un contrat de 3 ans mais on ne sait jamais de quoi demain est fait, il se pourrait que je bouge avant la fin du contrat. J’ai envie d’être heureux et bien dans mes baskets et peu importe où je serai selon l’objectif à atteindre. J’aimerais bien rester et prolonger le bail le plus possible en NBA, mais s’il faut faire autre chose pour être heureux, je ferai autre chose.»