Brésil : de violentes pluies à Petropolis, dans l'État de Rio de Janeiro, font une cinquantaine de morts

Vue aérienne du glissement de terrain à Petropolis, au Brésil, le 16 février 2022
Le bilan est encore provisoire. Les victimes ont succombé à cause des glissements de terrain et des inondations provoquées par des pluies violentes survenues ces dernières 24h. Les secours sont actuellement à l'œuvre pour retrouver d'éventuels survivants. Les sinistrés se comptent par centaines.

Une cinquantaine de personnes ont perdu la vie suite à des pluies diluviennes ayant entraîné des glissements de terrain et des inondations à Petropolis, une ville de 300 000 habitants située à 60 km de Rio (sud-est), a annoncé ce mercredi 16 février la Défense civile dans cette ville touristique du Brésil.

Le bilan des victimes ne cesse d’évoluer dans cette localité qui a reçu en moins de six heures, plus de pluies que celles qui sont habituellement constatées pour tout le mois de février, selon l'agence météorologique Metsul.

Un pompier recherche des survivants dans les glissements de terrain provoqués par des pluies diluviennes à Petropolis au Brésil, le 16 février 2022.

Des précipitations particulièrement intenses


Le Brésil a été frappé en cette saison des pluies par des précipitations particulièrement sévères – également à Bahia dans le Nord-Est et dans le Minas Gerais, dans le Sud-Est que les experts ont liées au changement climatique.
Avec ce phénomène, les risques d'épisodes de fortes précipitations augmentent, selon les scientifiques. Associées notamment à une urbanisation souvent sauvage au Brésil, ces intempéries favorisent inondations et glissements de terrain meurtriers.

Plus de 180 pompiers se trouvaient à Petropolis, avec quelque 400 militaires, fouillant la terre boueuse dans cette ville de montagne qui fut la résidence d'été de l'ancienne cour impériale fuyant la canicule de Rio.

Des équipes spécialisées en recherche et en sauvetage ont été envoyées pour renforcer les opérations de secours, avec l'appui de véhicules 4x4 et de bateaux.

 

D'énormes quantités de boue ont englouti des habitations


Sur place, un important débit d'eau s'écoule toujours depuis les collines. De nombreuses voitures ont été violemment emportées par le courant. Des commerces ont été complètement inondés.

L'endroit le plus touché est Alto da Serra, une colline que de nombreuses familles descendaient ce mercredi 16 février en pleurant, emportant les maigres affaires qu'elles ont pu sauver, ont constaté des journalistes de l'AFP.
L'Eglise de Saint-Antoine, près de la zone la plus touchée, a ouvert ses portes à quelques 150 habitants qui ont abandonné des maisons déjà détruites ou menaçant de s'effondrer."La plupart de ceux qui arrivent ici ont perdu des parents. C'est une situation difficile", déclare à l'AFP le père Celestino, curé de la paroisse.

La mairie de Petropolis a décrété ce mardi soir l'"état de calamité" et le gouverneur de l'Etat, Claudio Castro, s'est rendu sur place. Un deuil de trois jours a été décrété.

Depuis Moscou où il se trouve en visite et avant d'aller à Petropolis ce vendredi 18 février, le président Jair Bolsonaro a remercié son homologue russe Vladimir Poutine "de ses voeux de solidarité envers la population" et souhaité que "Dieu réconforte" ceux qui ont été endeuillés par "cette catastrophe". Il a demandé sur Twitter à ses ministres d'apporter "une aide immédiate aux victimes".

Les pluies ont pris fin mais d'autres sont prévues. En attendant, le brouillard recouvrait la localité sinistrée ce mercredi.

Petropolis est devenue une destination qui attire un grand nombre de touristes en quête d'histoire, de randonnées dans une nature verdoyante et d'un climat tempéré, voire frais.
En janvier 2011, plus de 900 personnes avaient péri en raison de fortes pluies provoquant des inondations et des glissements de terrain dans une vaste région proche de Rio comprenant Petropolis et les villes voisines de Nova Friburgo, Itaipava et Teresopolis.