Election présidentielle au Brésil : le duel des finalistes Jair Bolsonaro et Fernando Haddad tourne à la faveur du candidat de l'extrême droite

A quelques jours du second tour des élections générales, le duel entre Jair Bolsonaro et Fernando Haddad s’intensifie, à coup de petites phrases par médias interposés. Parmi les thèmes qui se distinguent dans cette campagne reviennent l'insécurité, l'économie ou encore la corruption.
Cinq grands thèmes de campagne qui font débat mais qui pour le moment ne feront pas l'objet d'une confrontation directe les yeux dans les yeux entre Fernando Haddad, candidat de la gauche et Jair Bolsonaro situé à l'extrême droite sur l'échiquier politique au Brésil.
Si une grande majorité des électeurs attend encore ce débat tant espéré, Bolsonaro, lui, continue de faire valoir un contre avis médical pour justifier ou éviter le choc des idées.
 

L'insécurité

Au premier rang des grandes urgences figure l'insécurité. Dans ce pays où les homicides ont fait plus de 500 000 morts depuis 10 ans, le populiste Bolsonaro surfe sans complexe sur le sujet. Il promet d'assouplir la législation sur le port d'armes pour dit-il l'accorder "aux gens bien". Il promet aussi d'abaisser la majorité pénale à 16 ans. Haddad est plus nuancé sur la question de l'insécurité, il défend une nouvelle politique en matière de contrôle des armes à feu et se prononce surtout pour un changement radical de la lutte anti-drogue. 
 

La corruption

Sur le thème de la corruption illustrée bruyamment ces deux dernières années par l'affaire "Lava jato", le candidat du Parti des Travailleurs réclame plus de transparence du personnel politique et celui de l'extrême droite promet plus de moralité et de décence.
 

L'économie

Pour revigorer une économie en berne, les oppositions entre les deux finalistes sont encore plus tranchées. Jair Bolsonaro qui a reçu le soutien implicite des marchés avec une légère remontée du réal depuis le résultat du premier tour, promet de privatiser tous azimuts. Fernando Hadad est contre la privatisation et veut intensifier la lutte contre un chômage endémique pour privilégier le retour au plein emploi. L'évasion fiscale est l'une de ses grandes préoccupations. L'économiste Thomas Piketty a récemment livré son opinion en stigmatisant Bolsonaro et a parlé de conséquences néfastes si ce dernier accédait au pouvoir le 28 octobre prochain. La réforme des impôts, le salaire minimum et la suppression annoncée du 13ème mois de la bolsa familiale pourrait peut-être coûter quelques points à Jair Bolsonaro s'il persiste sur ce genre de déclarations.
 

L'environnement

En matière d'environnement et à l'instar de son modèle américain Donald Trump, Bolsonaro  a déjà annoncé que le Brésil sortirait des accords de Paris. Il a confirmé la prochaine suppression du ministère de l'Environnement. Les grands défenseurs de la forêt amazonienne ont du souci à se faire alors que Frernando Hadad insiste sur l'éradication de la déforestation d'ici 2022.
 

La culture

Autre suppression annoncée pour Bolsonaro et qui fait grand bruit, la disparition définitive du ministère de la culture. Une idée qui fait frémir l'ancien professeur de philosophie Fernando Haddad qui s'inquiète notamment d'une totale remise en question de la politique d'accession à l'éducation pour tous qu'il avait mise en place lors de son passage au ministère de l'éducation sous la présidence de Lula Da Silva et de Dilma Roussef.

Un dernier sondage publié le 15 octobre confirme l'avancée de Jair Bolsonaro avec 59% d'intention de votes. Fernando Haddad recule d'un point avec 41% des voix.