Brésil : le camp démocrate a repris la main et réclame des sanctions contre les émeutiers bolsonaristes

Manifestation pour la démocratie le 9 janvier à Sao Paulo
Le camp démocrate a réagi après l’invasion et le saccage des lieux de pouvoir à Brasilia. De nombreux émeutiers bolsonaristes ont été arrêtés. Le gouvernement Lula a mis en cause la passivité de plusieurs responsables. Des manifestants ont réclamé que les responsables des incidents soient punis.

Après le saccage des lieux de pouvoir à Brasilia, par les partisans de l'ex président d’ultra-droite Jaïr Bolsonaro, les défenseurs de la démocratie sont passés à la contre-offensive. Des milliers d'entre eux ont envahi les rues des grandes villes du pays. Issus de tous les milieux, comme Marcos Gama  supporter de l’équipe de football  de Palmeiras, sur la principale artère de Sao Paulo qui explique pourquoi ses amis et lui se sont mobilisés :
"Après ce qui s'est passé hier, nous devons descendre dans la rue. Nous sommes ici, nous sommes beaucoup de supporters progressistes, des collectifs de l'équipe de Palmeiras, et avec les autres supporters aussi. Les gens doivent réagir."

Sanctions et demandes de poursuites

Les manifestants pro-démocratie veulent notamment que les émeutiers casseurs bolsonaristes soient poursuivis. Dans la capitale économique du pays, Bety Amin, le dit sans détour :
"Ces gens doivent être punis, les chefs doivent être punis, ceux qui financent doivent être punis. Le Brésil est beaucoup plus grand que ce qu'ils ont montré…. Ces gens ne représentent pas le Brésil. Nous représentons le Brésil."

Des manifestants à Rio de Janeiro le 9 janvier appellent au respect du vote populaire

1500 partisans de Jaïr Bolsonaro, ayant pris part aux incidents, ont été arrêtés. Nombre de participants ont été rameutés via les réseaux sociaux, grâce à des messages codés. Des policiers ont été mis en cause pour leur passivité face aux émeutiers favorables à un coup d'Etat. Plusieurs hauts responsables brésiliens ont déjà été démis de leur fonctions.

Lula tance les généraux

Devant des gouverneurs et des dirigeants de la Cour Suprême ainsi que du Congrès, Luiz Inácio Lula da Silva, dit Lula, le président du Brésil, a vertement tancé les généraux, après avoir rappelé les souffrances subies durant la dictature militaire :
« …Tout le monde ici est conscient du nombre de ceux qui ont été torturés pour avoir été en désaccord avec le régime militaire. Et maintenant, des gens revendiquent librement un coup d'État devant le siège de l'armée ! Et aucun d'entre eux n'a fait quoi que ce soit ! Aucun général ne s'est levé pour dire que ceci ne peut pas arriver, qu’il est interdit de demander ça ! ... Cela donne l'impression qu'il y avait des personnes qui aimaient que des gens réclament un coup d'État!... »

Le Président Lula devant les gouverneurs et les chefs de la Cour Suprême le 9 janvier

Jaïr Bolsonaro devrait avancer son retour

Hospitalisé aux Etats-Unis, Jaïr Bolsonaro devrait avancer son retour au Brésil. Il s'est désolidarisé des émeutiers (du bout des lèvres). Mais ses soupçons réitérés de fraude électorale, avant même sa défaite face à Lula, semblent une des causes majeures de leur action.