"C'est avec regret que la direction vous annonce la fermeture temporaire du dancing Chez Nana tous les samedis du mois de février". C'est le message laissé par ADC Événementiels sur les portes du mythique dancing, également prénommé "Soleil Levant", ce 4 février. L'institution du carnaval, située rue du 14 et 22 juin 1962, n'a donc accueilli aucun touloulou, ni cavalier, ce samedi.
Trop de choix ?
Cette saison 2023 est particulière pour cette "université". D'une part parce qu'elle fête ses 70 ans d'existence, et d'autre part car la fréquentation du lieu a été particulièrement faible. Après tout, les cavaliers et les touloulous disposent désormais de deux autres dancings : Polina et Le Grand Palace (également géré par ADC Événementiels).
La salle septuagénaire, qui vibrait aux rythmes de la musique de l'orchestre Akouman, semble avoir été délaissée au profit de sa petite sœur et de sa concurrente. Cela pourrait expliquer sa fermeture. En tout cas, pour l'instant, le gérant de l'établissement, Philippe Alcide dit Clauzel, ne souhaite pas réagir.
"C'est un patrimoine de promotion culturelle"
Armand Hidair, qui se décrit comme un passionné de l'histoire du carnaval, se dit perturbé par cette annonce. Il avait été approché par le ville de Cayenne pour préparer l'historique du lieu mythique. "Il me semble qu'il y avait eu l'idée de remettre le village, mais ça m'a étonné de voir qu'il y avait une fermeture complète", dit-il.
C'est un patrimoine de promotion culturelle en Guyane. Ce serait dramatique de devoir dire aux gens qu'il y a une fermeture de chez Nana. C'est une perte pour le pays. 70 ans de présence, ça a marqué le monde et la Guyane [...] Je pense qu'il y a une organisation nouvelle à faire, surtout si les autres dancings maintiennent leur programme. C'est quand même un passage obligé pour plusieurs générations.
Armand HIDAIR, passionné de l'histoire du carnaval
Néanmoins "il y a une question financière, je le comprends. Ça doit être rentable, car [le gérant] est tenu d'honorer ses prestations", ajoute-t-il. Pour Armand Hidair, si Le Soleil Levant fermait définitivement, cela marquerait le début de la fin du carnaval guyanais tel qu'on l'a connu.