Une enquête administrative est en cours afin de déterminer si les fonctionnaires concernés, ceux de la BAC (Brigade anti-criminalité) de nuit ont respecté la procédure en vigueur au moment d’un contrôle à l’îlet Maloin, un quartier populaire de Cayenne.
Ce 18 décembre nous avons rencontré les habitants de l’îlet Malouin. Ils estiment être victimes de violence policière et de propos racistes. Il s’agit de la famille Yoma. Justine Yoma, la sœur de la légende de la boxe guyanaise Jacobin Yoma revient sur les deux altercations.
"Toujours les 3 policiers, ils continuent avec les mêmes propos, ils ont commencé à nous insulter, on fait pareil et on leur dit, arrêtez de nous embêter. Ce n'est pas la première fois que vous venez ici, nous, on commence à en avoir marre ! C'est de là qu'il me dit que c'est parce qu'il est blanc que je réagis comme ça ! Je dis non c'est votre comportement qui me fait réagir et c'est de-là qu'il tient les propos que vous voyez sur les réseaux sociaux."
La famille Yoma est soutenue par l’association Trop Violans.
Thérèse Nicolas, la compagne de Jacobin Yoma, explique être allée porter plainte le soir de la première altercation. Sa plainte aurait été refusée. Elle précise qu’elle a été reçue par les mêmes fonctionnaires de la BAC. Ces derniers auraient donc refusé d’enregistrer sa plainte.
Nous avons, aussi, contacté la Direction Territoriale de la Police Nationale pour en savoir plus sur l’enquête administrative s’il y avait eu des sanctions. Il n’y a pas encore de réponse.
Le MDES dénonce des dérapages racistes
Cette affaire a suscité peu de réactions politiques pour l’instant. Seul, le parti politique du MDES (Mouvement de Décolonisation et d'Emancipation Sociale) a réagi dans un communiqué. Il parle de faits choquants et dénonce : « un racisme structurel de l’administration française en Guyane notamment au sein de la Police ». Son secrétaire général, Fabien Canavy
"... Nous sommes montés d'un cran. Pour nous, il s'agit tout simplement d'apologie de crime contre l'humanité quand on regarde la vidéo et les propos qui ont été tenus. Ces propos font suite à de multiples exactions provoquées par cette brigade de la Bac lors de divers contrôles qui ont parfois dérapé. On met en cause la couleur de peau, la nationalité et c'est pour cela que nous parlons de racisme structurel."
La famille Yoma a adressé plusieurs courriers à propos de cette affaire. Elle a interpellé le Directeur Territorial de la Police Nationale, le procureur de la République. Elle indique n’avoir reçu aucune réponse.
Suite à la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux montrant une des deux altercations, le préfet Antoine Poussier a demandé l’ouverture d’une enquête administrative.