Dans la famille des victimes économiques de la crise sanitaire de la covid-19 : le manège pour les tous petits, "Petit lutin," sur la place des Palmistes à Cayenne demande à rouvrir.
Jean-Marc Desanglois, 56 ans est un forain malheureux parce que sans activité depuis le re-confinement de la Guyane, soit depuis cinq semaines.
"Petit Lutin", place des Palmistes à Cayenne, c’est son activité depuis trois ans. Il a racheté le manège à une amie qui quittait le territoire.
« En Guyane, ce petit manège n’existe qu’à Cayenne, j’y reçois des parents et des enfants qui viennent de toute la Guyane, c’est un vrai plaisir. »
Des arguments de poids
Un vrai plaisir quand il a le bonheur de pouvoir faire fonctionner son activité. Comme beaucoup d'autres commerçants, Jean-Marc Desanglois dit ne pas comprendre ce confinement thématique ni pourquoi il ne peut pas rouvrir comme d’autres commerces alors qu’il exerce une activité de plein air. Il avance plusieurs arguments en faveur d’une réouverture du Petit Lutin :
1. Son manège, c’est un petit plateau de quatre mètres carrés avec neuf sujets qu’il désinfecte après chaque passage.
2. Il a enlevé les sièges sur lesquels s’asseyaient les parents en attendant leurs enfants. Cela encore pour limiter les risques de transmission manuportée du virus.
3. Il a mis à disposition du gel hydroalcoolique
4. Les parents portent le masque pour installer et récupérer leurs enfants.
5. Son activité, il insiste est une activité de plein air et ne représenterait pas plus de risques qu'une autre en milieu clos.
Alors depuis quinze jours, Jean-Marc Desanglois sollicite la préfecture pour obtenir une autorisation dérogatoire, il le rappelle avec nostalgie, l'ancien préfet lui en avait accordé une lors des précédents confinements et couvre-feu. Aujourd'hui, il attend encore.
L'ouverture à tout prix
Jean-Marc Desanglois dit n’avoir bénéficié d’aucune aide mais ne s’en plaint pas. Ce qu’il veut par-dessus tout, c’est rouvrir. Il paie à l’assurance la responsabilité civile soit cinq cents euros à l’année, que son activité fonctionne ou pas mais il précise ne pas crouler sous le poids des charges. Il pense en revanche à son collègue d’à côté, celui qui a les autos choc et huit salariés avec des charges et aucune entrée.
Avant la crise, il ouvrait de dix-sept heures à vingt et une heures, depuis la crise, quand il travaille, il n’ouvre plus qu’une heure ou deux en fonction des couvre-feu mais il en est bien content car cette activité, il l’avoue est un complément de retraite et un passe-temps qu’il partage avec sa compagne.
La joie des enfants, la sympathie des parents, c'est pour eux un moteur. Jean-Marc a d’ailleurs profité de cette pause imposée pour redonner un bon coup de neuf à son Petit Lutin.
Un ancien de la marine
Ce retraité de la marine nationale a vingt ans de Guyane. Forain depuis trois ans, il n’entend pas augmenter les prix de ses tours de manège qui dit-il avec fierté n’ont pas bougé depuis dix-sept ans que la structure est en Guyane, cinq euros les quatre tickets, quatre minutes chaque tour.
Alors, à cheval, en bateau, en auto, à moto de police, à dos de cygne ou encore en camion, face à la crise et à ses affres ceux qui le peuvent et en particulier les enfants pourraient bien mériter de s'offrir un petit tour de manège et refaire tourner la tête à leurs parents.