Justice : les avocats poursuivent leur mouvement de grève contre la réforme des retraites

Les avocats de Guyane poursuivent le mouvement contre le projet de réforme des retraites. Grève totale des assises, des audiences mineurs et des comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité, le fonctionnement de la justice est bloqué.
 
Les engagements du gouvernement n’ont pas eu l’effet escompté. Les avocats de Guyane ont annoncé lors d'une conférence de presse, poursuivre leur mouvement de grève. Ils souhaitent, comme leurs collègues des 163 autres barreaux, conserver leur régime autonome de retraites. Une grève aux fortes conséquences sur les audiences malgré des aménagements. Le mois dernier, en Guyane, 90 dossiers ont été renvoyés.


Trois engagements

Pourtant la ministre de la Justice Nicole Belloubet le 8 février a demandé aux avocats de suspendre ce mouvement. Elle a rappelé les trois engagements du gouvernement : « Pas de baisse de pension, pas de doublement des cotisations et enfin le maintien de la caisse des retraites des avocats. » Des propositions refusées par les avocats.
Le bâtonnier de Guyane estime que ces mesures ne sont pas recevables en l’état, car il n’y a pas de simulateurs fiables permettant de vérifier l’exactitude des projections. Il redoute qu’en abandonnant leur régime autonome, les pensions minimales baissent de 1 400 à 1 000 €. Selon les projections du ministère, un avocat percevant 32 000 € de revenus annuels, toucherait une pension supérieure de 13 % dans le régime universel.
Patrick Lingibé le bâtonnier du barreau de la Guyane


De plus concernant le doublement brutal des cotisations Patrick Lingibé explique :

« Les trois engagements de la garde des Sceaux et du secrétaire d’état aux Retraites ne sont pas viables. L’outil permettant les simulations n’est pas fiable. Nous n’avons pas les mêmes chiffres. Les cas sont virtuels. Le gouvernement a notamment déclaré que le nouvel abattement ne doublerait pas. Or il se réduit mathématiquement à une augmentation des cotisations. »



Enfin quant au maintien de la Caisse des retraites des barreaux français, et ses réserves de deux milliards d’euros. Rien ne permet d’affirmer, selon le bâtonnier, que l’Etat tiendra ses engagements.
Les avocats sont en grève depuis le 6 janvier. Plus d’un mois après, le mouvement semble se durcir. Les conséquences se ressentent sur le fonctionnement des juridictions.