Sandra Trochimara s’est entretenue durant une heure avec Patrice Faure, le directeur de cabinet du chef de l’Etat. Gabriel Serville le président de la Collectivité de Guyane était associé à distance à cette réunion au cours de laquelle ont été apportées des premières réponses aux problématiques soulevées dans les courriers de la maire de Cayenne.
Retrouvez ici l’article : Accueil et logement des réfugiés haïtiens : Sandra Trochimara sollicite le Président de la République pour obtenir un renforcement des moyens
« Pour les problématiques nuisances générées sur la rocade de Zéphyr par l’accueil des demandeurs d’asile au sein de la SPADA, le directeur de cabinet retient l’étude du redéploiement des services de la SPADA également dans les sous-préfectures. Pourquoi cet afflux ? Il y a eu un accord entre la France et Haïti par rapport à la situation de ce pays en proie à la criminalité, à la déstabilisation politique. Un accord qui précise qu’aujourd’hui les Haïtiens ne sont pas en sécurité et que tous ceux qui se retrouvent en territoire français ont la possibilité par-delà leur temps de présence sur le territoire d’effectuer les démarches pour obtenir le statut de réfugié. Donc il y a un afflux de tous les Haïtiens, certains ont déjà été déboutés et recommencent ces démarches. »
Sur ce premier point, précise Sandra Trochimara, une réflexion sera menée pour pouvoir délocaliser les services de la SPADA dans les deux sous-préfectures de Saint-Laurent et Saint-Georges pour éviter cet afflux à Cayenne. Il sera envisagé aussi une deuxième zone d’accueil compte tenu des nuisances générées sur les voies privées et publiques autour de la SPADA.
Parallèlement Patrice Faure a indiqué qu’il doit mener des discussions avec le général de l’Offi de façon à définir d’autres modalités d’accueil et de suivi de ces dossiers car il existe un goulot d’étranglement : « Les personnes arrivent mais il n’y a pas de mesures de suivi efficientes souligne Sandra Trochimara, nous devrions avoir des retours la semaine prochaine sur ces points. »
Un plan Orsec logement pour permettre le relogement des sinistrés du Mont Baduel
« Nous avons demandé d’une même voix avec le président de la CTG qu’il y ait le déclenchement d’un plan ORSEC hébergement temporaire. »
La maire de Cayenne ne souhaite pas qu’il y ait une fracture au sein de la population où des nombreuses personnes sont en attente de logements et risqueraient d’être bloquées parce qu'il faut d'abord répondre à cette situation d’urgence. Et d’ajouter que de toutes les façons, il n’y en aurait pas assez.
On s’oriente donc sur des solutions d’habitat sous forme modulaire. Une réponse temporaire pour tenir compte des personnes en situation régulière. Cela représente 200 adultes et plus de 500 mineurs et jeunes majeurs, donc plus de la moitié des sinistrés. « On ne peut pas laisser cette population jeune à la rue » s’exclame Sandra Trochimara. Il nous fallait des réponses du directeur de cabinet, pour ne pas avoir des personnes en errance dans la ville. »
Patrice Faure a aussi évoqué le dispositif qui s’applique sur le territoire hexagonal pour les gens du voyage soit : la mise à disposition de terrains communaux sur lesquels sont installés des moyens logistiques. Une autre possible solution afin de prendre en compte toutes les situations.
Sandra Trochimara souhaite l’implication des autres communes de Guyane car Cayenne ne possède pratiquement plus de foncier, l’association des maires présidée par Michel-Ange Jérémie est mobilisée sur le sujet. Il s’agit de voir où cet hébergement temporaire pourrait être mis en place rapidement.
Pour rappel, afin de gérer l'évacuation du camp de migrants installé sur la plage Buzaré en 2021, la commune de Cayenne avait mis disposition un terrain à Galmot et en trois semaines les services de l’Etat avaient monté des modulaires pour créer un accueil d’urgence pour les personnes éligibles à la demande d’asile.
« Il s’agit de créer ces lieux d’accueil d’urgence, le temps que les situations soient traitées et que surtout soit apportée une réponse plus humaine même si les situations irrégulières restent problématiques insiste la maire de Cayenne »
Sandra Trochimara a apprécié d’avoir eu une écoute à l’Elysée mais sera pleinement satisfaite « … Quand nous aurons eu les retours la semaine prochaine. Pour l’instant ce sont des options que Monsieur Patrice Faure s’est engagé à défendre auprès du Président de la République. Il a précisé que le chef de l’État lui avait demandé de trouver les solutions pour limiter les risques de crise sociale qui pourrait exploser sous peu. Il faut prendre le sujet à bras-le-corps et nous pouvons être des partenaires sous réserve que l’Etat assume son rôle. Il y a à gérer l’urgence d’aujourd’hui mais on doit penser à l’avenir et trouver les moyens de résoudre ce flux migratoire incontrôlé qui déstabilise la société guyanaise. »
Nota Bene : Un recensement non exhaustif des bidonvilles de Cayenne les situent dans les zones suivantes :
- Ilet Malouin
- Cité Mango/Brutus
- Cité Zenon
- Cité Capulo
- Ploërmel
- Vieux port (Dgtm)
- Vieux port (mir)
- Vieux port [rue Mentel)
- Zone Collery (Aluver)
- Zone Collery [Cayenne store)
- Zone Collery [Cateco)
- Rocade de Félix Eboué
- Route de Raban
- Avenue mère Térésa (br70)
- Avenue mère Térésa [br18)
- Cité bonhomme
- Route de la Madeleine (SMTC)
- Route de Baduel [IMED)
- Source de Baduel
- Route de Baduel (cité Clive)
- Route de Troubiran (vis-à-vis du hall du collège Catayee)
Ces squats sont sur un terrain communal, 5 terrains de la CTG, 2 terrains de l'Etat et 13 terrains appartenant à des privés.