Accueil et logement des réfugiés haïtiens : Sandra Trochimara sollicite le Président de la République pour obtenir un renforcement des moyens

Sandra Trochimara, maire de Cayenne et le Président de la République Emmanuel Macron le 25 mars
La crise migratoire haïtienne en Guyane ne cesse de produire des effets délétères difficilement réglables notamment dans le chef-lieu Cayenne. La maire, Sandra Trochimara, vient d’envoyer deux courriers d’alerte au président de la République, Emmanuel Macron. Elle réclame des moyens supplémentaires pour l’accueil des sinistrés de l'incendie du squat de Baduel et propose de délocaliser les services de la SPADA- Structure du Premier Accueil des Demandeurs d’Asile - dans les villes frontières de l'est et de l'ouest guyanais.

Depuis l’incendie du squat de Baduel, le 27 juillet dernier les services de l’Etat, de la Collectivité Territoriale de Guyane et de la mairie de Cayenne sont sur le pied de guerre pour trouver des solutions de relogement aux 800 personnes provisoirement abritées dans trois halls sportifs de collèges de Cayenne.

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Comme solution de première urgence, la Collectivité territoriale de Guyane avait mis à disposition ces équipements sportifs jusqu’au 15 août. Des travaux de réfection doivent être effectués avant la rentrée scolaire du 2 septembre.

Une situation critique pour les quelque 800 personnes dont des enfants qui vont se retrouver sans abri, pour la plupart, dès la fin de la semaine si d’autres solutions ne sont pas trouvées très rapidement.

Sandra Trochimara, la 1ère édile de Cayenne a écrit le 8 août à Emmanuel Macron pour « demander le renforcement de l’Etat dans la gestion de la catastrophe du Mont Baduel ».

Dans son courrier, la maire rappelle, notamment, les mots prononcés le 26 mars par le Chef de l’Etat qui se trouvait en visite en Guyane, lors de l’incendie d’un squat ayant fait 3 victimes. Emmanuel Macron avait parlé du renforcement de la lutte contre l’immigration clandestine, de l’amélioration de l’accueil d’urgence et de la scolarisation comme de l’aide à apporter aux collectivités pour retrouver une gestion territoriale saine.

La gestion de cette « nouvelle crise humanitaire » où sont impliquées plus de 800 personnes pèse lourdement sur la ville de Cayenne et impacte fortement la rentrée scolaire. Sandra Trochimara sollicite une intervention de l’Etat pour compléter les premières actions menées par le préfet de Guyane de concert avec la CTG et sa municipalité.

Un deuxième courrier qui propose une délocalisation de la SPADA

Parallèlement à ce drame se pose une nouvelle fois la question du fonctionnement des services de la SPADA – Structure du Premier Accueil des demandeurs d’asile.
L’accueil des demandeurs d’asile se révèle de plus en plus problématique. Depuis des mois, des immenses files d’immigrés, en majorité des Haïtiens, se constituent devant les locaux de la Spada. Ce centre antérieurement situé à la rue Mme Payé accueille journellement des centaines de demandeurs. Mais ceux-ci se font de plus en plus nombreux dans des conditions d’attente indignes qui génèrent des nuisances difficilement supportables pour le voisinage. De la rue Mme Payé à la Rocade de Baduel, les problèmes d’accueil vont en s’amplifiant.

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La maire de Cayenne, une fois de plus, saisit le Président de la République pour lui faire part de situation qui s’avère toujours ingérable pour l’heure malgré les efforts d’organisation pour améliorer la situation. Sandra Trochimara propose que ce service soit relocalisé en deux endroits : aux villes frontières de Saint-Georges de l’Oyapock et de Saint-Laurent-du-Maroni : « Cette solution permettrait de désengorger les services de la Spada de Cayenne et de proposer de la proximité aux migrants » écrit-elle.

Pour l’heure, le gymnase du collège Paul Kapel qui accueillait 300 sinistrés de l’incendie du squat de Baduel, essentiellement des hommes a été évacué ce matin du 12 août.