Il s’agit du chantier routier le plus cher engagé par l’état en Guyane, les travaux du pont du Larivot ont été budgétés à hauteur de 200 millions d’euros. Pourtant tout tourne au ralenti. La raison est attribuée à des études géotechniques dont les résultats sont trop éloignés de la réalité. Résultat, les opérateurs sont dans l’impossibilité de continuer l’installation des piles pour achever les fondations explique Yvan Martin, le directeur de la Direction Générale des Territoires et de la Mer (DGTM) :
" À chaque pile, on a découvert des solutions un peu particulières qui n'étaient pas prévues alors que des sondages avaient été faits à quelques centimètres de là mais la situation n'était pas tout à fait la même que celle prévue. Les solutions envisagées n'étaient pas les plus adaptées en tout cas ne donnaient pas satisfaction et pouvaient mettre en péril la pérennité de l'ouvrage."
Le chantier du Larivot est colossal, il représente a lui seul plus de 90% du budget structurel de l’état sur le territoire guyanais. Son ralentissement génère des surcoûts, dont l’ampleur reste encore à déterminer. Mais le directeur de la DGTM se veut rassurant, cela n’aura aucun impact sur les projets d’aménagements engagés par le gouvernement :
"Cela sera budgété sur notre capacité à les engager et comme l'Etat est le seul financeur il prendra l'argent où il est. Cela ne ralentit pas les autres opérations qui sont en études comme Balata/Progt en démarrage de chantier, la terminaison des virages de la route de la Comté... et le démarrage, l'année prochaine, du giratoire des Maringouins."
Face à ces nombreux problèmes, les services de l’état ont décidé d’organiser une instance de dialogue technique durant laquelle, seront interrogés les différents experts et entreprises du chantier afin d’établir un diagnostic et la marche à suivre.
"Nous nous donnons un bon mois de discussions, nous avons commencé depuis une quinzaine de jours. Fin octobre on partagera le diagnostic, les solutions possibles et espérons atterrir sur une vision claire sur les nouveaux délais et nouveaux coûts liés à cet ouvrage."
Le futur pont du Larivot devrait avoir une durée de vie de 100 ans. Mais les services de l’état le confirment, une livraison en 2025 demeure impossible.