Le préfet de Guyane s’explique sur les conditions d’accueil des réfugiés sur le territoire guyanais

Le préfet de Guyane, Thierry Queffelec interrogé sur les conditions d'accueil des réfugiés sur le territoire guyanais
Les arrivées de migrants en Guyane se multiplient. C'était le cas encore ce lundi dans les rues de Cayenne. Exaspérée par cette situation, Sandra Trochimara a pointé du doigt, une absence de réaction de l’Etat pour la prise en charge rapide de l'hébergement des réfugiés et le non-respect de la parole donnée du Préfet. Face à l’exaspération de la maire de Cayenne, Thierry Queffelec le Préfet répond et affime tenir ses engagements.

La maire de Cayenne évoque des lacunes de l’Etat s’agissant des mesures prises pour l’accueil des réfugiés massés sur les trottoirs de la ville dans des conditions d'hygiène insoutenables. Interrogé sur la gestion des services de l’état pour la prise en charge des demandeurs d’asile en Guyane, le préfet Thierry Queffelec assure qu’il joue bel et bien son rôle. La capacité d’accueil des demandeurs d'asile va augmenter de 120 places d’ici la fin de l’année :

« Nous avons deux centres à Régina et Sinnamary qui vont être construits au mois de novembre. Les crédits ont été votés sur la ligne budgétaire 2023. On peut difficilement accélérer ce type de constructions soit deux fois 60 places. Il y a aussi un centre supplémentaire qui doit être fait à Cayenne… »

 

Un modèle d’immigration en complète évolution

Les services instructeurs des demandes d’asile font face à un changement de populations dont certaines n’ont aucun désir de rester sur le territoire. La Guyane n'est qu' une zone obligatoire de passage sur le chemin des migrants vers l’Europe. Thierry Queffelec précise :

« Le modèle de l’immigration évolue complètement. Sur ces deux, trois dernières années nous avons eu 2800 à 3000 personnes demandeurs d’asile. Alors qu’il y a un peu plus d’un an, nous avions 58% de haïtiens, nous n’en avons maintenant plus que 21 %. Il y a d’autres nationalités et c’est toujours le même volume mais il y en a qui ne restent pas à Cayenne, en Guyane. Donc à court et moyen terme, il y a moins de rapport d’immigration. »

Davantage de dossiers traités favorablement par l’Ofpra

Le préfet a aussi répondu aux réfugiés sahraouis sur le manque de salubrité au camp « La Verdure » :

« La communauté marocaine est principalement faite d’hommes seuls. Cela est lié au mouvement sahraoui très au sud d’Agadir. Dans le droit français, toute personne individuelle non vulnérable n’a pas à être logée. Elle touche 250 euros par mois. Pour différentes raisons, nous avons ouvert l’espace « La Verdure » et ce, à titre humanitaire et d’hygiène. Il y a 5 toilettes, ils ne payent rien. Ils économisent pour le billet d’avion et attendent la décision de l’Opfra (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Elle est actuellement bonne à 75% pour les demandeurs, sans les recours. Ils quitteront, à ce moment-là, la Guyane pour la France. »

La préfecture assure fournir actuellement le prêt de 1200 lits d’accueil pour des demandeurs d’asile.