Précarité étudiante : le CROUS est submergé par des demandes d'aides de jeunes en détresse

Un jeune de moins de 25 ans sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté. Une jeunesse en détresse qui n’hésite pas à crier son désarroi. Depuis quelques mois, le centre régional des œuvres universitaires et scolaires de Guyane est submergé de demandes d’aides.

Un jeune de moins de 25 ans sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté. Cela représente un million cinq de jeunes au niveau national. Une jeunesse en détresse qui n’hésite pas à crier son désarroi. Certains sont pudiques et discrets, d’autres osent demander et dire qu’ils sont dans le besoin. Le CROUS ( le centre régional des œuvres universitaires et scolaires) est submergé de demandes d’aides depuis quelques mois. Un pic qui coïncide avec le début de la crise sanitaire. Les mesures annoncées par Emmanuel Macron jeudi seront-elles appliquées dans le département ?  Il s'agit d'une série de mesures en faveur des étudiants notamment deux repas à un euro.
Windy a 22 ans bientôt 23, un BTS gestion comptabilité dans la poche et l’objectif de gérer un jour les finances d’une ou de plusieurs entreprises. Avant d’exercer le métier de comptable, l’étudiante souhaite avant tout avoir elle-même un budget équilibré. 

Windy étudiante

Ma mère et une femme au foyer, mon père est décédé. Globalement quand j’avais des petits jobs, je me faisais 500 euros pour payer le loyer, le transport etc...J’ai du laisser mon appartement, car je n’avais plus les moyens, j’ai pris une co-location. J’étais serveuse.  Maintenant, je n'ai plus les mêmes moyens. 

Windy Etienne à l’université de Guyane 

 

C’est difficile …le cas de Windy,  est loin, très loin d’être un cas isolé. Dans chacun des mails qu’il envoie au CROUS pour alerter sur la situation des étudiants en Guyane, Mouhamad Aladji le vice président étudiant au conseil d’administration du CROUS met en copie la préfecture et la collectivité territoriale de Guyane. L’étudiant veut faire entendre la voix de ces 17 000 nouveaux actifs qui doivent entrer sur le marché de l’emploi d’ici 2022. 

 

Moustapha Aladji président de l’UNEF Guyane / vice-président étudiant au conseil d’administration du CROUS

Ces jeunes ont besoin d’aide. Les étudiants actuellement sur le campus, sont pauvres. Il faut payer les livres, les frais, ce n’est pas simple de lutter contre ces contraintes. Nous recevons des centaines demandes d’aides des étudiants. 60 % des étudiants sont boursiers. Les autres se débrouillent. 

Moustapha Aladji président de l’UNEF Guyane / vice-président étudiant au conseil d’administration du CROUS 

 

Le Secours catholique fait ce constat aujourd'hui : les 250 paniers solidaires proposés au plus fort de la crise n’ont pas suffit. Il a fallu en proposer 400 de plus tant les étudiants sont en demande. La campagne de renouvellement des bourses doit commencer prochainement. Ces aides suffiront-elles à permettre aux étudiants de respirer ou bien faudra-t-il comme dans l’hexagone proposer deux repas par jour à 1€ aux étudiants de Guyane ? Autant de questions auxquelles les étudiants souhaiteraient bien avoir une réponse concrète.