Le délibéré de la Cour d’appel suite à l’incendie de la préfecture le 20 juillet 2020, a été rendu ce matin au tribunal de Cayenne. La requalification en « complicité » de l’infraction reprochée à Gilles Beaudi a été écartée. Il voit sa peine s’aligner sur celle des autres prévenus : 18 mois d’emprisonnement ferme.
De plus, la cour d’appel prononce la peine complémentaire d’interdiction d’exercer une fonction publique pour une durée de 5 ans, l’interdiction de participer à des manifestations sur la voie publique à Cayenne et Matoury pendant trois ans ainsi que l’interdiction de détenir ou de porter une arme pour une durée de cinq ans. Les peines des quatre manifestants sont donc alourdies et maintenues.
Il y a une forme d’aggravation par rapport à Monsieur Beaudi qui de 12 mois passe à 18 mois. Ils ont confirmé les interdictions des droits civiques et politiques. Ce sont des personnes qui n’ont pas compris notre histoire. Nous allons très rapidement faire un pourvoi en cassation. Je n’ai jamais été naïf. Je ne m’attendais pas à autre chose, car ils avaient déjà pris position. Nous avions compris que la position de la cour c’était de confirmer. Il y a un dossier où la préfecture a menti, elle est venue avec des devis à hauteur de 130 000 euros et ensuite comme elle a vu qu’elle ne pouvait pas justifier des devis, elle a produit un bon de commande de 50 000 euros pour peindre la façade de la préfecture. Ce sont ces éléments qui vont nous permettre de relancer l’affaire. Nous allons demander une délocalisation car nous n’avons aucune confiance. C’est triste pour nos clients et c’est grave pour la justice.
Une décision incomprise
Le 14 octobre, trois membres des 500 frères étaient condamnés à 18 mois de prison ferme et cinq ans de privation des droits civiques pour détérioration d’un bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes. Le 4ème avait écopé de 12 mois de prison. Tous étaient placés depuis sous mandat de dépôt et incarcérés au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly. La décision de justice était en conséquence très attendue. Devant le tribunal, les sympathisants des quatre membres de la Caravane de la Liberté ont laissé ce matin exprimer leur colère.
Aujourd’hui ce n’est pas une question de déception. Il faudra être capable de justifier ce qui s’est passé à des familles et à des enfants et de l’autre côté être assez mesuré pour ne pas être conscients de quoi que ce soit. C’est une décision politique. En gros le gouvernement nous dit, nous commandons et nous alourdissons les peines. C’est un exemple. Que veut-on faire passer comme message ? il faut être clair, il faut que tout le monde prenne ses responsabilités. C’est très grave ce qui se passe dans ce pays.
Un procès en appel
Le procès en appel a eu lieu le 15 novembre. Les débats ont été passionnés. Six avocats dont Juan Branco ont défendu les prévenus.
Les quatre membres de la Caravane de la liberté restent en conséquence au centre pénitentiaire. Les avocats entendent maintenant former un pourvoi en cassation.